Artiste/personnalité
René Magritte
Peintre
René Magritte
Peintre
Nationalité belge
Naissance : 1898, Lessines (Belgique)
Décès : 1967, Bruxelles (Belgique)
© Adagp, Paris
Biographie
21 novembre 1898
Naissance de René-François-Ghislain Magritte à Lessines, dans le Hainaut. Son père, Léopold, est marchand-tailleur ; sa mère, Régina, exerçait avant son mariage le métier de modiste.
1900-1902
La famille déménage à Gilly où naissent ses deux frères, Paul et Raymond.
1910-1912
Premières leçons de peinture à l’école d’art municipale de Châtelet. Le corps de Madame Magritte est retrouvé dans la Sambre. Magritte taira sa vie durant ce drame familial.
1913-1917
Première rencontre avec Georgette Berger à la foire de Charleroi, où elle réside également avec sa famille. Ils se rencontrent régulièrement durant leur année scolaire. Premières œuvres de facture impressionniste. Inscription à l’Académie des Beaux-arts de Bruxelles où il suit les cours d’Emile Van Damne-Sylva, Gisbert Combaz et Constant Montald.
1918-1921
La famille s’installe à Bruxelles. Magritte commence son activité d’affichiste ; sa première affiche pour le pot-au-feu Derbaix est éditée. Rencontre avec le poète Pierre Bourgeois, le peintre Pierre-Louis Flouquet et le pianiste et écrivain E.L.T Mesens. Découverte du cubisme et de l’orphisme qui influencent temporairement son travail. Service militaire avec Pierre Bourgeois au camp de Beverloo, près de Léopoldsburg, puis au Ministère de la guerre à Anvers.
1922-1923
Délivré de ses obligations militaires, Magritte épouse Georgette Berger. Pour subvenir aux besoins de sa nouvelle famille, il travaille comme dessinateur dans l’usine de papiers peints Peters Lacroix à Haren, sous la direction de l’artiste Victor Servranckx. Ensemble, ils rédigent un manifeste, L’art pur. Défense de l’esthétique, qui ne sera jamais publié.
1924-1925
Magritte quitte l’usine de papier peint Peters-Lacroix, il gagne sa vie en faisant des dessins publicitaires, ces « travaux imbéciles ». Il réalise notamment des affiches pour la maison de couture belge Norine.
Magritte et Mesens se rapprochent du groupe dadaïste et en particulier de Francis Picabia. Ensemble, ils publient les revues Période, Œsophage puis Marie. Publication des « Aphorismes » de René Magritte dans la revue 391 dirigée par Picabia. Rencontre avec le poète et biologiste Paul Nougé qui devient son ami intime ainsi qu’avec les poètes Camille Goemans et Marcel Lecomte. Découverte d’une reproduction du Chant d’amour de Giorgio De Chirico (1914) qui le bouleverse et remet en question sa conception de la peinture ; déçu de l’esthétique abstraite de ses premières toiles, Magritte se lance dans une voie nouvelle visant à interroger le monde qui l’entoure et les objets du quotidien. Découverte de la poésie et de la littérature surréalistes.
1926
Formation d’un groupe surréaliste belge rassemblant notamment Magritte, Mesens, Lecomte, Nougé, Goemans et le compositeur André Souris.
Magritte signe des contrats avec la galerie le Centaure et à la galerie P.-G Van Hecke à Bruxelles. Illustrations du catalogue de vente du fourreur Samuel.
Avril-mai 1927
Première exposition personnelle à la Galerie Le Centaure, Bruxelles. Le premier article important sur son œuvre paraît : « René Magritte, peintre de la pensée abstraite » par P.-G. Van Hecke et Paul Nougé. Magritte et Georgette s’installent en France à Le Perreux-sur-Marne où ils fréquentent régulièrement le groupe surréaliste parisien. Camille Goemans déménage également à Paris et y ouvre une galerie qui prend en charge la commercialisation de son œuvre.
1929
Dali invite Magritte et Georgette à passer l’été à Cadaquès, en Espagne en compagnie de Paul Eluard et de Gala. Magritte publie un texte important, « Les Mots et les Images », dans le dernier numéro de la Révolution surréaliste. Y est également publié le photomontage La Femme cachée qui présente les portraits des surréalistes parisiens ainsi que celui de Magritte. À cette époque pourtant, ses relations avec André Breton se compliquent. Le chef de file du mouvement reproche aux Magritte leur mode de vie bourgeois. Au cours d’un dîner, une dispute éclate.
1930
Cette querelle et la crise économique qui met fin aux contrats passés avec la Galerie Goemans, encouragent les Magritte à rentrer à Bruxelles ; ils y fréquentent à nouveaux les surréalistes belges ainsi que les poètes Louis Scutenaire, Paul Colinet et Marcel Mariën.
1932-1933
Magritte peint Les Affinités électives qui transforme radicalement la nature de son œuvre : il substitue aux rencontres fortuites surréalistes, le rapprochement très logique d’un œuf prisonnier d’une cage.
Première adhésion au Parti Communiste Belge.
1933
Fort de cette nouvelle esthétique, Magritte augmente sa production et participe à de nombreuses expositions. Marcel Mariën prend en main la commercialisation de son œuvre. Malgré leurs désaccords, Breton invite Magritte à participer à la revue Le Surréalisme au service de la révolution et Magritte accepte d’illustrer la couverture de l’ouvrage Qu’est-ce-que le surréalisme ?
Magritte invite Paul Colinet, écrivain et comédien, à se joindre au groupe surréaliste belge.
1938
Magritte donne sa conférence La ligne de vie au Musée royal des Beaux-arts d’Anvers ; il y expose une démarche raisonnée employée à la résolution de « problèmes ».
1945
Magritte illustre Les Chants de Maldoror de Lautréamont par des dessins stylisés, à l’encre et à la plume. Il réalise dans le même esprit les illustrations d’un recueil de Paul Eluard, Les Nécessités de la vie et les conséquences des rêves.
L’artiste adhère au Parti Communiste Belge.
Avril 1946
Parution de tracts subversifs anonymes écrits en collaboration par Magritte et Marcel Mariën : L’Imbécile, L’Emmerdeur, L’Enculeur. Ces deux derniers sont saisis par la police.
Octobre
Parution de Le Surréalisme en plein soleil, Manifeste N°1, signé par Magritte, Mariën, Wergifosse, Nougé, Bouquet, Michel et Scutenaire. Ils opposent au tropisme ténébreux du surréalisme parisien, une forme nouvelle dominée par la lumière et la notion de « plaisir », inspirée par la peinture d’Auguste Renoir. La réaction hostile d’André Breton affecte à nouveau leur relation.
Mai-juin 1948
Exposition à la Galerie du Faubourg à Paris, de toiles de Magritte d’un tout nouveau style dit « vache », accompagnées d’un texte de Louis Scutenaire en argot, « Les Pieds dans le plat ». L’exposition consterne et provoque la colère des surréalistes parisiens mais aussi des plus proches amis de Magritte.
1951-1954
Le philosophe belge Alphonse de Waelhens publie une série d’articles intitulés « L’Existentialisme » dans Micro-Magazine. Magritte débute une correspondance suivie avec lui.
1952
Magritte fonde la revue La carte d’après nature qui paraît jusqu’en 1956 sous la forme de cartes postales.
Avril 1953
L’artiste est sollicité pour réaliser une frise murale, Le Domaine enchanté, pour décorer la salle d’honneur du casino de Knokke-le-Zoute.
Mars 1954
Une exposition des « peintures-mots » est organisée à la Sidney Janis Gallery de New York à l’initiative de Mesens. Par la suite, des artistes tels que Robert Rauschenberg, Jasper Johns, Roy Lichtenstein et Andy Warhol acquièrent plusieurs œuvres de Magritte.
Mai
Première rétrospective au musée des Beaux-arts de Bruxelles.
Mars 1956
Rétrospective au XXXe Salon au Cercle artistique de Charleroi. Il obtient la commande d’une seconde peinture murale pour la salle des congrès au musée des beaux-arts de Charleroi pour laquelle il réalise La Fée ignorante. Magritte achète une caméra et réalise plusieurs courts métrages dans lesquels il met en scène ses amis. Un contrat d’exclusivité est passé avec le galeriste Alexandre Iolas.
1962
René Magritte débute une correspondance suivie avec le philosophe Chaïm Perelman.
Mars 1959
Deux expositions sont organisées à New York, à la galerie Alexandre Iolas et à la Bodley Gallery. Marcel Duchamp est invité par Magritte à rédiger le texte d’introduction des cartons d’invitation mais celui-ci, sévère, ironise sur la place acquise par Magritte sur le marché de l’art.
1966-1967
Michel Foucault publie Les Mots et les Choses ; début de la correspondance entre René Magritte et le philosophe, dont l’ouvrage Ceci n’est pas une pipe paraîtra en 1973.
Le galeriste Alexandre Iolas propose à Magritte de traduire en sculpture huit de ses toiles. Il en réalise les cires au cours d’un séjour en Italie en compagnie de Louis Scutenaire et d’Irène Hamoir.
15 août 1967
René Magritte s’éteint à Bruxelles alors que se tient une rétrospective de son œuvre au Boijmans Van Beuningen.