International
Le déploiement du Centre Pompidou à l'international puise dans la volonté de faire connaître le foyer artistique qu’a été et qu’est la France au plus grand nombre, dans un dialogue fécond avec toutes les scènes internationales qui ont vocation à y être montrées et à entrer dans la collection pluridisciplinaire du Musée national d’art moderne — lui-même héritier du Musée des Écoles étrangères du début du 20e siècle.
Les implantations à l'étranger
Deux nouveaux projets
Centre Pompidou Hanwha-Séoul
Ouverture prévue en mai 2026
À l'été 2023, le Centre Pompidou a signé un accord de partenariat pour la création d’un Centre Pompidou Hanwha-Séoul, en Corée du Sud. Cet espace d'exposition, dont l'aménagement a été confié à Jean-Michel Wilmotte, sera hébergé dans La Tour 63, un bâtiment de plus de 11 000 m2 de superficie, situé à Yeouido, quartier financier de la ville.
Dans le cadre de cette collaboration originale, le Centre Pompidou propose une série de huit expositions monographiques et thématiques – à raison de deux par an pendant quatre ans – à partir des collections moderne et contemporaine du Musée national d'art moderne. Déployées sur près de 1 500 m2, ces expositions seront consacrées aux artistes et mouvements suivants : Cubisme, Marc Chagall, Vassily Kandinsky, Henri Matisse, Georges Braque–Pablo Picasso, le surréalisme, Joan Miró et Jean Dubuffet.
Outre cette riche programmation, une des ambitions du Centre Pompidou Hanwha-Séoul est de proposer, dans le même bâtiment, un espace éducatif où les jeunes visiteurs pourront explorer et interagir avec les œuvres d’art.
La durée de ce partenariat est fixée à quatre ans, à compter de la date d’ouverture du Centre Pompidou Hanwha-Séoul.
Centre Pompidou × New Jersey
Ouverture prévue en 2029
Pour son premier partenariat nord-américain de cette envergure, le Centre Pompidou a signé à l’été 2021 un protocole d’accord avec Jersey City, l’une des villes les plus jeunes et les plus multi-ethniques des États-Unis aujourd’hui, dans la métropole de New York.
Ce partenariat, d'une durée initiale de cinq ans, renouvelable, prévoit la création d’un centre d’art et de culture pluridisciplinaire, laboratoire d’un genre nouveau, artistique et sociétal, inclusif et participatif, plaçant l’éducation et l’esprit de communauté au cœur de son projet.
Le Centre Pompidou × New Jersey viendra réinvestir le Pathside Building, bâtiment iconique de la ville d’environ 5 000 m² construit en 1912, situé dans le quartier historique de Journal Square et plaque tournante majeure des transports en commun. Le projet architectural a été confié à l'agence new-yorkaise OMA. Il articulera autour d'un forum largement ouvert, des salles d’exposition, un studio de danse, plusieurs ateliers de pratiques amateurs et un étage entier dédié aux activités pédagogiques.
L'ingénierie culturelle
Hébergeant l’une des deux plus riches collections d’art moderne et contemporain au monde, le Centre Pompidou développe des partenariats avec des musées, des centres d’art, des organismes publics et des entreprises privées.
Fort de dizaines d’années d’expérience dans l’organisation d’expositions itinérantes, la co-création d’espaces artistiques et culturels – depuis Metz en 2010, étendue à l'international jusqu'à aujourd'hui –, ainsi que la conception de programmes et projets de médiation innovants destinés à des partenaires publics ou privés, le Centre Pompidou a acquis un large éventail de compétences.
Programmation 2025-2030
Une constellation internationale
Près de cinquante ans après son ouverture, le Centre Pompidou se lance dans un important programme de rénovation, architecturale aussi bien que culturelle. Ce chantier nécessitant la fermeture de son bâtiment de l'été 2025 à début 2030, Centre Pompidou | Constellation prend le relai pour aller hors de ses murs toujours plus à la rencontre des publics, partout en France et dans le monde.
Cette période s’accompagne donc logiquement d’un renforcement de sa politique internationale. Doté d’une longue pratique de prêts d’œuvres à l’étranger, renforcée par l’exportation de son savoir-faire en présentation et médiation patrimoniale – illustré notamment par ses antennes à Malaga ou Shanghai –, le Centre Pompidou s'engage dans de nouveaux partenariats conçus sur-mesure et la mise en circulation d'une série d'expositions pensées à partir de l’excellence de la collection du Musée national d’art moderne.
Les expositions en itinérance
En cohérence avec les partenariats institutionnels qui font la force du Centre Pompidou, une politique d’expositions hors les murs a été déployée. Celle-ci repose sur plusieurs formats qui sont accueillis dans ses implantations à l’étranger d’une part, chez des partenaires récurrents d’autre part.
Les premières expositions pour Constellation sont conçues à partir des fonds uniques des grands artistes modernes français ou ayant choisi la France pour s’établir au 20e siècle : Vassily Kandinsky, Marc Chagall, Henri Matisse, Joan Miró. Ces tournées sont pensées en parfaite symbiose avec des expositions sur l’ensemble du territoire.
Brancusi
Cette exposition rendra hommage à Constantin Brancusi (1876-1957), artiste majeur du 20e siècle, considéré comme le père de la sculpture moderne. Originaire de Roumanie, Brancusi s’installe en 1904 à Paris après avoir traversé toute l’Europe, et choisit de léguer à sa mort l’intégralité de son atelier parisien à l’Etat français. C’est à partir de cette collection de référence qu’est bâti ce projet. Il pourra être associé à un dispositif de visite virtuelle de l’atelier Brancusi, intégralement numérisé en haute définition par le Centre Pompidou.
L’exposition témoignera de sa quête de sublimation de la forme, à même d’exprimer « l’essence des choses », au-delà des apparences pour atteindre un langage universel. Une recherche de formes simples qui ouvre la voie à l’art abstrait, mais qui n'est paradoxalement pas dénuée d’ambiguïté.
Commissariat : Ariane Coulondre, conservatrice, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Robert et Sonia Delaunay, rythmes sans fin
Le projet « Rythmes sans fin » prend appui sur la richesse du fonds Delaunay conservé au Musée national d'art moderne. Collection entamée dès 1935, en étroite collaboration avec les artistes, elle regroupe peintures, dessins, reliefs, mosaïques, reliures, objets d'art décoratifs, maquettes et décors monumentaux pour l'Exposition internationale des arts et des techniques de 1937, ainsi que de nombreuses photographies documentaires.
Composée d'entre 60 et 80 œuvres, souvent de grands formats spectaculaires, mais aussi de documents photographiques ou filmiques, cette exposition explorera l’aspiration du couple Robert et Sonia Delaunay à mêler art et vie moderne quotidienne.
Commissariat : Angela Lampe, conservatrice, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Chagall, un cheminement à part
En six chapitres, l'exposition évoquera le parcours de Marc Chagall, né à Vitebsk dans une famille juive modeste en 1887, mort en 1985, deux ans avant son centenaire, et que rien ne destinait à une carrière de renommée mondiale. Resté tout au long de sa vie aux marges des mouvements, plus proche des poètes que des artistes, il est parvenu à créer une synthèse du monde oriental et occidental en amalgamant ses origines russes, ses souvenirs de sa ville natale Vitebsk et les innovations picturales issues du cubisme en un langage puissant, à la fois simple et complexe, dans lequel l’art et la vie se mêlent intimement.
Le parcours rassemblera environ 55 peintures et 9 sculptures, complétées par des entretiens filmés de Chagall, de films documentaires, ainsi qu’une sélection de photographies.
Commissariat : Angela Lampe, conservatrice, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Jean Dubuffet. Rétrospective
Artiste prolifique, peinte réfractaire aux conventions, tant sociales que picturales, Jean Dubuffet érigea le non-savoir en principe pour créer une œuvre singulière.
Les « premiers travaux » que Dubuffet répertorie comme tels, ceux réalisés à partir de 1942, témoignent de l’intérêt du peintre pour les dessins d’enfant, les graffitis et l’art brut – terme qu’il forge à partir de 1945 pour désigner les productions artistiques de personnes évoluant hors de tout contexte culturel. Il les étudiera et les collectionnera assidûment, cherchant lui-même à atteindre ce déconditionnement, afin de changer la perspective proposée, le regard porté sur les choses, sur le monde.
Toujours en quête d’inventions picturales, Dubuffet illustre ses recherches dans de grandes séries successives. L'exposition présentera les plus significatives d'entre elles, des Matériologies jusqu'aux Non-lieux, en passant par L’Hourloupe qui occupera Dubuffet pendant douze ans, de 1962 à 1974.
Commissariat : Sophie Duplaix, conservatrice du service des collections contemporaines, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Fernand Léger, peintre de la modernité
Cette exposition sera consacrée à la personnalité exceptionnelle de Fernand Léger, peintre de la ville et de la vie moderne qui célébra les profondes mutations de son époque. Rompant avec les conventions artistiques et cherchant à transcrire le morcellement de la vision et le rythme syncopé d’une société en plein essor, sa peinture – éminemment moderne – concilie l’exigence d’un nouveau langage plastique à une dimension véritablement populaire. Fasciné par son temps, sa création entretient de nombreux liens avec la poésie, le cinéma, mais aussi l’architecture et le spectacle vivant, avec de multiples collaborations artistiques.
De nombreux documents d’archives révèleront les différentes facettes de son travail et montreront aussi l’homme qu’il fut : le théoricien de la peinture, l’infatigable enseignant dans l’atelier duquel se formeront de nombreux artistes, le voyageur doué d’un sens peu commun de l’observation, l’artiste engagé en faveur du progrès social.
Commissariat : Ariane Coulondre, conservatrice, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Chez Matisse
Recommencer la peinture : Matisse 20/21e siècle
L’exposition se propose de suivre une trajectoire impulsée par Henri Matisse lui-même : au gré de son influence sur des foyers et des territoires, réels et imaginaires, de la création au 20e siècle, au contact des avant-gardes internationales. Avec Matisse, mais aussi après lui.
Une trentaine de peintures qui sont autant de chefs-d’œuvre de Matisse sont placées pour la première fois en regard d’une sélection d’œuvres de la collection du Centre Pompidou. De Sonia Delaunay à Natalia Gontcharova en passant par Daniel Buren, l’exposition veut explorer des parentés qui sont encore à imaginer. Mais aussi bien ses liens contemporains avec la scène russe (Jean Pougny) ou algéroise (Baya, née Fatma Haddad)) notamment. Ou encore les liens transmis par l’œuvre de Matisse : la place du modèle féminin comme objet de désir au travers du thème de la danse chez Zoulika Bouabdellah, par exemple.
Commissariat : Aurélie Verdier, conservatrice, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Mapping Surrealism
La présence parisienne du surréalisme, les liens entretenus avec André Breton et ses ayants droit, ont permis au Centre Pompidou de constituer la plus importante collection mondiale d’œuvres surréalistes. Conçue à partir de ce fonds en tout point exceptionnel, l’exposition retrace l’aventure du mouvement, depuis son invention en 1924 jusqu’à ses dernières manifestations publiques, au milieu des années 1960.
Construite selon les grands principes poétiques qui ont conduit à la définition de l’inspiration surréaliste (l’appel à l’inconscient, au rêve, aux arts populaires, à la création des déviants ou des « médiums »), l’exposition reviendra sur les inventions techniques qui ont rendu possible une création ouverte à ces forces nouvelles : l’invention d’un art « automatique », l’activité collective, la technique du collage, la place de l’objet. Elle retracera les étapes d’un art surréaliste qui n’eut de cesse de se réinventer, d’essaimer sur l’ensemble du globe, de Prague à Mexico, de la Martinique à New York. Dans la lignée des expositions pluridisciplinaires qui ont marqué l’histoire du Centre Pompidou, elle s’attachera à souligner l’intérêt des surréalistes pour la poésie, la littérature ainsi que pour le cinéma et la photographie.
Commissariat : Didier Ottinger, directeur adjoint du Musée national d’art moderne et Marie Sarré, attachée de conservation, collections modernes, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Vassily Kandinsky, un pionnier de l’art abstrait
Artiste abstrait tourné vers le spirituel et l’intériorité, Vassily Kandinsky, un des artistes les plus importants du 20e siècle, est rarement associé à l’image photographique, scientifique ou aux illustrations de presse, qui semblent en tous points à l’opposé de son art. Pourtant, le peintre entretient tout au long de sa vie un lien fort avec ces différents types d’images. Celles-ci ne constituent pas uniquement une ressource iconographique pour son œuvre, mais sont également pour l’artiste un sujet de réflexion ou un outil pédagogique, qui permettent de nourrir sa pensée visuelle.
Composée majoritairement à partir de la collection du Centre Pompidou, cette rétrospective inédite, organisée en coopération avec le LaM Lille, permettra de reconsidérer l’importance des images chez Kandinsky, à la fois dans sa peinture, ses théories esthétiques ou ses enseignements.
Commissariat : Angela Lampe, conservatrice, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Mais aussi…
Miró
Commissariat : Aurélie Verdier, conservatrice, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Braque / Picasso
Commissariat : Ariane Coulondre, conservatrice, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
La Révolution cubiste
Commissariat : Christian Briend, conservateur, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Les nouveaux partenariats institutionnels
Trois partenariats pluri-annuels ont été signés afin de valoriser la collection à l'international par le biais d'expositions itinérantes.
Leur choix résulte d'un double impératif : ancrer géographiquement des présences longues aux côtés d'institutions amies ; optimiser les mouvements d'œuvres par zones géographiques par souci de leur impact écologique, aussi bien que le nombre d'étapes maximum par projet pour des raisons de conservation préventive.
Fundación La Caixa
Depuis 2005, les chefs-d'œuvre de la collection du Centre Pompidou ont été présentés à de nombreuses reprises dans les Forums Caixa à travers toute l'Espagne.
En 2019, un premier accord pluriannuel a permis de lancer un important programme d'expositions, chacune comportant plusieurs étapes. En 2023, un nouveau partenariat de 5 ans a été signé. La fondation espagnole accueillera deux expositions du Centre Pompidou. « Henri Matisse » sera présentée à Madrid et Barcelone entre 2025 et 2026 ; un projet sur-mesure autour de l’art optique, dans 9 Caixa Forum de 2027 à 2029.
H’Art Amsterdam
Le H’Art Amsterdam est un nouveau partenaire signé dans le cadre de la fermeture.
Y seront présentées entre 2024 et 2028, quatre grandes expositions prestigieuses : « Vassily Kandinsky » (2024), « Constantin Brancusi » (2025), « Henri Matisse » (2026), « Surréalisme » (2027) et « Fernand Léger » (2028).
Museum of Fine Arts, San Francisco
Un partenariat américain est en cours de signature entre le Centre Pompidou et le Museum of Fine Arts de San Francisco, abritant le De Young Museum et le Legion of Honor. À eux deux, ils constituent la plus grande institution culturelle de San Francisco et la cinquième plus visitée aux États-Unis.
Un cycle de trois expositions est programmé de 2026 à 2028 : la première, consacrée à Constantin Brancusi, est prévue à l’automne 2026 ; la deuxième à Vassily Kandinsky à l’automne 2027 ; et la troisième à Henri Matisse à l’automne 2028.
Les expositions monographiques réalisées à partir des grands fonds d'art moderne de la collection ne sont qu'une part des échanges internationaux.
Malgré un moratoire indispensable pour gérer les transferts de collections avant le démarrage des travaux, le Centre Pompidou participera aux grandes manifestations de ses partenaires historiques comme le MoMA, associé au Philadelphia Museum of Art pour la rétrospective Marcel Duchamp en 2026, le Metropolitan Museum of Art pour Man Ray ou encore la Peggy Guggenheim collection de Venise pour Maria Helena Vieira da Silva.
D’autres projets soutenus par la collection circuleront en Europe comme l'exposition du centenaire du surréalisme, de Bruxelles à Hambourg en passant par Madrid. Par ailleurs, une sélection exceptionnelle de dessins surréalistes sera prêtée au SMK de Copenhague. Une présentation de la collection à Rome à compter de 2026 est en discussion, à la fois au Parc archéologique du forum, à la Villa Médicis et au Maxxi. Citons encore qu'après un soutien important à la monographie Marc Chagall organisée par l'Albertina de Vienne début 2025, des échanges sont en préparation avec ce partenaire, de même qu'avec plusieurs musées allemands.