Musée

Toujours en mouvement comme le Centre Pompidou lui-même, le Musée renouvelle régulièrement l'accrochage de ses salles et cimaises pour exposer, en marge du parcours permanent de sa collection d'art moderne et contemporain, ses nouvelles acquisitions, des artistes ou œuvres restés en marge de l'histoire de l'art, partager de nouvelles lectures critiques… susciter et éveiller de nouveaux regards. 

Découvrez ici l'actualité des salles du Musée. 

Le Musée national d'art moderne–Centre de création industrielle offre un des panoramas les plus complets de l'histoire de l'art du 20^e et du 21^e siècle :

• au niveau 5, le parcours historique présente des œuvres d'artistes venus de divers horizons géographiques et culturels de 1905 aux années 1960-1970. Suivant un ordre chronologique, et faisant alterner salles consacrées à un mouvement artistique et salles dédiées à une ou un artiste en particulier, il donne à comprendre les grandes innovations plastiques du 20^e siècle, aussi bien que les croisements d'influences. 
• au niveau 4, la présentation permet de découvrir les jalons de la création artistique et les débats qu'ils suscitent depuis les années 1960. Y sont exposés des œuvres monumentales et immersives, des monographies d'artistes ou des mouvements clés, ainsi que les nouvelles acquisitions ou donations. 

Le choix des œuvres présentées dans le musée est régulièrement renouvelé. Certaines salles peuvent être temporairement fermées pendant les périodes d'accrochage. Nous vous présentons nos excuses pour la gêne occasionnée. 

Co-fondée en 2014 par Camille Morineau, historienne de l'art et commissaire – notamment de l'exposition phare elles@centrepompidou en 2009-2011 –, l'association AWARE travaille à rendre visibles les artistes femmes en produisant et en publiant sur son site web des contenus sur leurs œuvres, gratuits et bilingues (français/anglais), à destination de tous les âges : biographies, portraits, entretiens vidéos, podcasts, série animée à partir de 7 ans…

Au fil de votre visite dans le Musée, découvrez grâce à ces ressources la vie et l'œuvre de quelque 50 artistes femmes. 

À partir du 14 octobre 2024

Niveau 4

Découvrez au fil de votre parcours 23 œuvres récemment entrées dans la collection grâce à un don conjoint de la galerie Perrotin et 17 de ses artistes : Jean-Marie Appriou, Genesis Belanger, Sophie Calle, Maurizio Cattelan, Johan Creten, Elmgreen & Dragset, Lionel Estève, Bernard Frize, Laurent Grasso, JR, Bharti Kher, Klara Kristalova, Takashi Murakami, Jean-Michel Othoniel, Paola Pivi, Tavares Strachan, Emma Webster. L'ensemble offre un large panorama de l’art contemporain de ces 20 dernières années à l'échelle internationale. 

Après des études artistiques en Géorgie, Kotchar (1899-1979) passe à partir de 1918 plusieurs années à Moscou où il fréquente le milieu de l’avant-garde russe et découvre l’œuvre de Pablo Picasso. En 1923, il s’installe à Paris dans le quartier de Montparnasse, où il compte bientôt parmi les figures marquantes de l’École de Paris. Cinq ans plus tard, il expose à la galerie Van Leer ses premières « peintures dans l’espace » qui constituent sa contribution la plus significative à l’art moderne. 
Animé par des convictions idéalistes, Kotchar choisit en 1936 de retourner s’installer dans l’Arménie soviétique. L'hostilité du régime – qui lui commande cependant de puissantes sculptures monumentales pour l’espace urbain – l'empêchera de recevoir l’autorisation de revenir à Paris, où il avait connu sa période la plus novatrice.

Cet hommage prend place dans le cadre de l’année de l’Arménie en France.

7 novembre 2024 – 10 mars 2025

Niveau 4, salle 21

Une quinzaine d'œuvres, issues de la généreuse donation de Françoise Darmon, intègre la collection du Musée national d’art moderne. Constituée dès les années 1980, cette collection, à la croisée du design, de l’art contemporain et de la photographie, interroge la pensée post-industrielle en explorant les relations entre objet et spectateur, production et consommation. Ces œuvres font écho aux recherches personnelles de Françoise Darmon, présentées dans son ouvrage du Sens dans l’Utile (1992), où sont questionnées simultanément l’utilité et la signification de l’objet.

Pour célébrer le centenaire de la naissance de l'artiste conceptuel et polygraphe italien Gianfranco Baruchello (1924-2023), le Centre Pompidou présente deux de ses œuvres. Dans la salle de cinéma du Musée, Verifica incerta, coréalisé avec Alberto Griffi en 1964-1965, et présent dans la collection Films depuis 2002 ; dans l'espace des Collections film, vidéo, son et œuvres numériques, l'édition complète de son vaste projet multimédia, A partire dal dolce (Doux comme saveur), conçu en 1978-1979. 

Sur une initiative de la Fondation Baruchello

Sur l’invitation du Centre Pompidou, le photographe Antoine d’Agata (né en 1961 à Marseille, France) investit une des salles du Musée pour en faire son atelier durant 100 jours. Un temps pour jeter un regard nouveau sur son œuvre produit depuis 1991, à partir de ses propres archives, et en tirer une sorte de conclusion sous la forme de 256 cahiers, un par série, exposés au fur et à mesure qu'ils seront produits. Le public est invité à découvrir le processus de travail de l’artiste tout au long de cette période. 

Antoine d'Agata : « Je ne peux créer que dans un état de fragilité permanente. »

En écho :

Antoine d'Agata s'entretient avec

Pour la première fois, huit musées parisiens unissent leurs forces pour célébrer une artiste de son vivant et mettre en lumière sa relation au patrimoine. Sculptrice, dessinatrice, poète, Barbara Chase-Riboud (née en 1939) crée des œuvres abstraites manifestant sa maîtrise de la mémoire, de l’histoire, de l’identité et de la monumentalité.
Le Centre Pompidou présente un ensemble de cinq sculptures monumentales. Si le langage plastique de Barbara Chase-Riboud est singulier, ses œuvres résonnent avec celles d’autres grandes figures présentes dans la collection du Musée national d'art moderne, Germaine Richier, Louise Nevelson ou Henri Matisse notamment. 

Exposition organisée conjointement par le Centre Pompidou, le Musée du quai Branly-Jacques Chirac, le Musée d’Orsay, le Musée du Louvre, la Philharmonie de Paris, le Musée Guimet, le Palais de Tokyo, le Palais de la Porte Dorée.
Avec le généreux soutien de la Ford Foundation et de la Terra Foundation for American Art.

Infatigable créateur, Maurice Lemaître (1926-2018) est une figure historique du mouvement lettriste fondé par Isidore Isou. Au nom du dépassement des frontières de l'art et de la créativité permanente, Lemaître développe une notation codée, totalisante, hypergraphique, mobilisant l'ensemble des systèmes graphiques connus et à venir. Il investit avec maîtrise et innovation les champs de la photographie, du film expérimental ou de l'œuvre graphique. 

Fruit d'un généreux don de l'artiste qui vient compléter la collection, cette présentation permet d'embrasser l'ensemble de la carrière du peintre Sean Scully (né en 1945 à Dublin, installé aux États-Unis en 1975), du début des années 1970 jusqu’aux plus récents travaux. Soit l'ambition romantique de Scully de « rendre visible ce que nous ressentons » et prendre une distance critique avec la rigueur de l'abstraction en privilégiant le rythme à la forme, grâce à un travail sur la couleur singulièrement complexe et nuancée. 

Sean Scully, ou la géométrie colorée du sentiment

Autodidacte, Lena Vandrey (1941, Pologne - 2018, France) écrit des poèmes, peint et sculpte en utilisant des matériaux de récupération qu’elle glane. Féministe et lesbienne assumée, elle réalise tout au long de sa vie une série de cycles tels Auschwitz, Amazones, Amantes, Anges, portant sur des sujets historiques, symboliques et mythologiques, dans lesquels elle explore l’identité des femmes. 

Le Centre Pompidou et le Centre des monuments nationaux s’unissent pour célébrer l’œuvre littéraire et poétique radicale de Pierre Guyotat (1940-2020). 

Au Musée sont présentés une sélection de dessins réalisés dans les dernières années de sa vie, ainsi que l’installation Clic-Clac, qui rassemble des objets de son bureau et son appartement qui lui étaient chers ; à la Cité internationale de la langue française, ses Leçons sur la langue française. Dans les deux cas, leur exposition a été confiée à l'architecte Patrick Bouchain, ami de l'artiste. 

En partenariat avec l’Association Pierre Guyotat

En raison de leur caractère sexuellement explicite ou violent, certaines œuvres présentées dans cette salle peuvent heurter la sensibilité du public. L’accès des mineurs à cette salle est fortement déconseillé.

À partir du 14 octobre 2024

Niveau 4, salle 34

Une rencontre inattendue entre Pierre Bourdieu (1930-2002) et Paul Virilio (1932-2018), deux des plus importants intellectuels français de la seconde moitié du 20^e siècle, au travers de leurs pratiques respectives de la photographie. Tous deux s'y adonnent vers la fin des années 1950 au service de leurs recherches. Pour le premier, sociologue et ethnologue, elle accompagne nécessairement son travail de terrain ; pour le second, urbaniste et philosophe, elle enrichit ses réflexions sur le rapport entre la vision et les technologies utilisées en temps de guerre. 

L'exposition a été conçue avec Christine Frisinghelli, Franz Schultheis et Sophie Virilio.
Elle est organisée en coopération avec Camera Austria à Graz (Autriche), la Fondation Pierre Bourdieu et l'Association Atelier Paul Virilio.

Passionnés, visionnaires, Liliane et Michel Durand-Dessert ouvrent leur première galerie d'art à Paris en 1975. Dotés de convictions esthétiques radicales, ils exposent, collectionnent et apportent leur soutien à divers artistes de la scène française et internationale, en particulier italienne, allemande et anglaise, pendant près de trente ans. Et s'ils ferment leur galerie en 2004, c'est pour poursuivre leur aventure à la découverte d’autres civilisations et à la collection d’objets ethnographiques extra-occidentaux. Leurs dons généreux faits au Musée entre 1991 et 2023 permettent de retracer l’histoire et le succès de leur galerie. 

Le Musée présente un ensemble de peintures de l'artiste coréenne Bang Hai Ja (Séoul, 1937-Aubenas, 2022) – dont la majeure partie est récemment entrée dans la collection grâce à une donation de sa famille –, accompagné de deux vitrines d'archives et d'un film documentaire.

Figure singulière dans l’histoire de l’art qui relie la Corée et la France, Bang Hai partageait sa vie entre Paris (où elle s'est installée dès 1961), Séoul et Ajoux en Ardèche. Abstraite, spirituelle, riche des deux cultures auxquelles elle puise (papier traditionnel hanji, pigments purs…), son œuvre elle-même semble une membrane suspendue entre deux mondes. 

Hommage à l'artiste disparu il y a un an, cet accrochage présente une sélection d'œuvres issues de ses collections, dont une installation inédite, Two Times (2020). 

Figure tutélaire de l’école conceptualiste soviétique, Ilya Kabakov (1933-2023) débute sa carrière artistique dans l’underground moscovite. Puisant dans l’absurdisme littéraire comme dans les rares échos du pop art en URSS, ses dessins, tableaux et albums révèlent, sous une apparente trivialité, une critique implicite de la société totalitaire. Dès le début des années 1980, il conçoit en duo avec Emilia – qui devient son épouse en 1992 – des installations et des œuvres pour l’espace public. S'inscrivant dans la lignée explicitement romantique de l’« œuvre d’art totale », et traversées par une attention profonde à la condition humaine, celles-ci le font aussitôt connaître à l’étranger. 

Architecte, designer, théoricien, Andrea Branzi (1938, Florence – 2023, Milan) est une figure majeure de l’histoire du design et de l’architecture. Un ensemble d’œuvres du créateur – notamment la série de maquettes Dolmen (2014) et une installation inédite Bamboo Interior Wood (2023) – est mis en lumière au sein de la collection. L’occasion de revenir sur la singularité de son travail.

Fille du sculpteur espagnol Julio González, Roberta González (1909-1976) naît à Paris dans un milieu artistique, grandit à Montparnasse, enclave catalane fréquentée par Pablo Picasso, se marie en 1939 avec le peintre abstrait Hans Hartung. Ses recherches plastiques dialoguent avec celles de son père ou de son mari. Ce n'est qu'après-guerre que son style s'affirme et qu'elle connaît ses premiers succès personnels, jusqu'à emporter en 1949 une mention au prix Hallmark qui lui permet d'exposer aux États-Unis et en Amérique latine.

En 2021, le Centre Pompidou a reçu une donation exceptionnelle d'art brut de près d'un millier d'œuvres issues de la collection de Bruno Decharme. Des présentations thématiques aux niveaux 4 et 5 du Musée, régulièrement renouvelées, permettent de dévoiler progressivement au public ce fonds d'œuvres majeures. 

En écho :

Le nouveau cycle de rencontres mensuelles « Art brut au Centre Pompidou (AB/CP) » offre conjointement l'opportunité d'explorer toute la richesse de ce fonds, avec l'intervention de spécialistes et la présentation de films, lectures et créations.

Fruit d'un partenariat inédit entre le Louvre et le Musée national d'art moderne, souhaité par les présidents des deux institutions, Laurence des Cars et Laurent Le Bon, « Idoles » propose de rapprocher quinze statuettes antiques des œuvres d'artistes modernes tels qu’Alberto Giacometti, Brassaï, Jean Arp, Henri Gaudier-Brzeska ou Constantin Brancusi. Cet accrochage met en lumière les regards portés par les artistes du 20^e siècle sur les « idoles » cycladiques et anatoliennes, vestiges archéologiques du 3^e millénaire avant notre ère, et le changement de perception qu’elles ont suscité.

Entretien avec les commissaires de l'exposition

Collectionneurs, Florence et Daniel Guerlain ont fait en 2012 une donation de quelque 1 200 dessins au Musée national d'art moderne. Geste d’une grande générosité prolongé depuis par le don de plusieurs œuvres des lauréats du Prix de dessin qu'ils ont initié. Le Centre Pompidou expose une trentaine de ces pièces venues enrichir son Cabinet d'art graphique jusqu'à transformer sa physionomie. 

Entretien avec Florence et Daniel Guerlain

Dans la lignée du field recording, qui consiste à capter le portrait acoustique d’un lieu donné, Esprits de Paris cartographie différents sites parisiens liés à des inventeurs scientifiques et à de grandes figures de l'avant-garde sonore et de la musique. L'installation mêle surveillance vidéo, déambulation urbaine, images captées à la caméra thermique dans des night-clubs, à une mystérieuse composition électronique traversée de pics, de ressacs et de stases où s’expriment les « fantômes » qui hantent la technologie elle-même. 

Produit en 2002 par le Centre Pompidou dans le cadre de l’exposition « Sonic Process. Une nouvelle géographie des sons », cet environnement sonore et vidéo immersif, déployé dans une structure architecturale spécialement dessinée par les artistes, a été l'objet d'un ambitieux chantier de restauration mené par le Musée en collaboration avec Scanner et la Fondation Mike Kelley.

En écho :

Rencontre avec Robin Rimbaud (alias Scanner), le 6 décembre 2024 à 19h.

La restauration et l’exposition d’Esprits de Paris ont bénéficié du généreux soutien de la Mike Kelley Foundation for the Arts.

3 décembre 2024 – 10 mars 2025
Niveau 4, salle 30