Design et prospective industrielle
Créé en 1969, le Centre de création industrielle avait pour vocation de rapprocher le design de l’industrie, en lien avec la sociologie des usages et l’innovation. En 1992, celui-ci fusionne avec le Musée national d’art moderne. Les collections ne font alors plus qu’une.
Le design
La collection design du Musée national d’art moderne comprend quelque 10 000 œuvres, de près de 900 designers, allant du début du 20e siècle à aujourd’hui. Elle retrace le parcours de créateurs – designers, architectes, graphistes – qui ont fait l’histoire de la modernité et ont ouvert des voies nouvelles, esthétiques et techniques. Elle s’inscrit également dans un dialogue fécond avec les collections d’art moderne et contemporain, d’architecture, ou encore de photographie du Musée.
La collection comprend des fonds modernes français exceptionnels autour de l’UAM. (Union des artistes modernes, 1929) avec, entre autres, Charlotte Perriand, Pierre Chareau, Eileen Gray, Jean Prouvé, Robert Mallet-Stevens. Sur le plan international sont présentes de nombreuses œuvres représentatives du Bauhaus, du mouvement De Stijl, des pays de l’Est et d’Europe Centrale, ainsi que du Japon.
Elle possède aussi un ensemble unique de design italien. Le fonds le plus important est celui d’Ettore Sottsass Jr., avec plus de 500 œuvres et des archives rares à la Bibliothèque Kandinsky. Il compte aussi plus de 200 œuvres d’Andrea Branzi et une représentation importante de Michele de Lucchi, Bruno Munari, Joe Colombo, Gino Sarfatti, Achille et Pier Giacomo Castiglioni, Vico Magistretti, Gae Aulenti, Aldo Rossi ou Gaetano Pesce.
S'agissant du design français, Serge Mouille est présent grâce à un fonds de plus de 150 œuvres, ainsi que Pierre Paulin avec, entre autres, un ensemble de 70 dessins. Les coloristes industriels des années 1960-1970 sont aussi représentés via des fonds importants (Jean-Philippe Lenclos, André Lemonnier, Cler, Fillacier Grillo, etc.) Pour le pan contemporain, plus de 300 œuvres de Philippe Starck sont réunies. Des ensembles se sont constitués autour de designers tels que Patrick Jouin, Martin Székely, Jean-Paul Goude, matali crasset, François Azambourg, Jean-Baptiste Fastrez, Pierre Charpin, Nathalie du Pasquier, Martine Bedin ou Ronan Bouroullec.
La collection design s’attache également à mettre en exergue l’apport des designeures à l’histoire du design, de Simone Prouvé à Hella Jongerius.
Pour le graphisme, citons Jean Widmer et Hans-Jürg Hunziker, liés à l’histoire graphique du Centre Pompidou, ainsi que Roman Cieslewicz, Milton Glaser. Soit un fonds de 2 000 affiches réalisée par plus de 300 graphistes.
La prospective industrielle
La collection est tournée vers le langage de création du designer, s’intéressant à l’objet autant qu’à son processus de conception à travers des dessins ou des éléments processuels de recherche. La prospective industrielle se donne comme une réactivation de la transdisciplinarité du Centre de création industrielle, prenant en compte les enjeux technologiques et environnementaux de la société aujourd’hui.
La collection design comprend de nombreuses œuvres innovantes, recourant à la conception et à la fabrication numérique avec des designers tels que Neri Oxman, Ross Lovegrove, Joris Laarman, Matthias Bengtsson.
De nombreuses œuvres sont aussi acquises en lien avec les enjeux environnementaux, intégrant les problématiques de récupération, de recyclage, jusqu’à la biofabrication. La recherche des designers s’inscrit aujourd’hui entre savoir-faire vernaculaire et innovation technologique (Klarenbeek & Dros, Fernando Laposse, Samuel Tomatis, etc.) En quête de nouveaux modèles, le design durable ouvre sur de nouvelles formes de « collaboration avec le vivant » au cœur des collections.