Le double secret
[1927]
Le double secret
[1927]
" Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l'enchantement nécessaire à la vie des idées." (Magritte)
Le Double Secret est contemporain de l'installation dans la région parisienne de René Magritte, désireux de se rapprocher du groupe surréaliste. Conscient du caractère factice des images, il s'inspire ici du procédé du collage pour découper et déplacer un large fragment d'une tête androgyne. Magritte en révèle ainsi l'intérieur rempli de grelots, attributs du fou dans la tradition carnavalesque, mettant au jour les ressorts complexes de la psyché humaine.
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 114 x 162 cm |
Acquisition | Achat, 1980 |
N° d'inventaire | AM 1980-2 |
Informations détaillées
Artiste |
René Magritte
(1898, Belgique - 1967, Belgique) |
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Titre principal | Le double secret |
Date de création | [1927] |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 114 x 162 cm |
Inscriptions | S.H.G. : Magritte |
Acquisition | Achat, 1980 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1980-2 |
Analyse
La découverte des collages de Max Ernst et celle de l’œuvre de Giorgio De Chirico provoque, chez René Magritte, le choc qui le conduit à désespérer des « petites spécialités esthétiques » pour vouer son art à la seule expression de la pensée. Du collage, qu’il commence à pratiquer, il retient l’efficacité subversive qui tient à sa neutralité technique, à son réalisme. Le pratiquant, il prend conscience de la nature pelliculaire des images, de leur aptitude à glisser littéralement dans le plan de ses compositions. C’est d’un glissement de ce type que naît Le Double Secret (cat. rais. I, n o 164). L’œuvre révèle la facticité des volumes capables de suggérer la peinture, sa réelle planéité. Le motif du Double Secret prolonge les images stéréographiques, les redoublements de motifs pratiqués par Magritte dans les premiers mois de l’année 1927. Vue dans l’éclairage que projettent sur elle le surréalisme et ses valeurs, l’œuvre peut être lue comme la mise à nu des ressorts d’une psyché que la culture tend à dissimuler derrière un masque d’éducation, de bienséance. Lors de la présentation du Double Secret à Bruxelles en 1928, le critique Gaston-Denys Périer décrit, dans le quotidien La Renaissance d’Occident (février 1928), un « personnage masculin [qui] s’offre entièrement vidé sauf de grelots de fol ou d’arriviste ». Le grelot, dans la tradition carnavalesque, est un des attributs du fou. Une « folie » dont le surréalisme espère les œuvres les plus « bouleversantes ».
Didier Ottinger
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007