Exposition / Musée
Les Péchés capitaux 5
La Luxure

L'événement est terminé
La série de six expositions regroupées sous le titre "les Péchés Capitaux" se veut d'abord un exercice de muséologie expérimentale. Partant du prétexte incongru de l'illustration des transgressions morales qui, au Moyen-âge, rendaient leurs auteurs passibles des feux de l'enfer, elle donne lieu à des rapprochements d'oeuvres qui défient les règles des taxinomies académiques.
Que peuvent avoir en commun une oeuvre de Marcel Duchamp, de Claude Rutault ou de Raymond Hains, sinon leur célébration des voluptés de la paresse ?
Que peut rapprocher un piano pulvérisé d'Arman et une peinture d'Hélion consacrée aux "événements de Mai", sinon leur intérêt pour les gestes nés de la colère ? Que peut justifier une mise en parallèle du minimalisme et de l'arte povera sinon leur esthétique du réductionnisme, de la pauvreté : forme laïque et moderne de l'avarice ? Au sein des collections contemporaines du Musée naissent ainsi des parentés, des généalogies qui ignorent les lois de ce formalisme (avoué ou cryptique) qui régit encore généralement les accrochages.
La luxure est dans le monde de l'art souvent parée du voile de la philosophie. Pour Pierre Klossowski, elle est inséparable du sens même de l'activité artistique, vouée à la purge des fantasmes, au geste de dépense. Pour John Massey, elle est le signe même de la mise à nu de l'artiste lors de sa création, de l'intimité impudique à laquelle, toujours, l'oeuvre donne accès.
Quand
tous les jours sauf mardis