Exposition / Musée
Les Péchés capitaux 2
La Colère
20 nov. 1996 - 6 janv. 1997
L'événement est terminé
La série de six expositions regroupées sous le titre "les Péchés Capitaux" se veut d'abord un exercice de muséologie expérimentale. Partant du prétexte incongru de l'illustration des transgressions morales qui, au Moyen-âge, rendaient leurs auteurs passibles des feux de l'enfer, elle donne lieu à des rapprochements d'oeuvres qui défient les règles des taxinomies académiques.
Que peuvent avoir en commun une oeuvre de Marcel Duchamp, de Claude Rutault ou de Raymond Hains, sinon leur célébration des voluptés de la paresse ?
Que peut rapprocher un piano pulvérisé d'Arman et une peinture d'Hélion consacrée aux "événements de Mai", sinon leur intérêt pour les gestes nés de la colère ? Que peut justifier une mise en parallèle du minimalisme et de l'arte povera sinon leur esthétique du réductionnisme, de la pauvreté : forme laïque et moderne de l'avarice ? Au sein des collections contemporaines du Musée naissent ainsi des parentés, des généalogies qui ignorent les lois de ce formalisme (avoué ou cryptique) qui régit encore généralement les accrochages.
Après La Paresse, l'exposition La Colère est présentée du 20 novembre 1996 au 6 janvier 1997 dans la Galerie du Musée. Cette exposition rassemble les oeuvres de : Arman, Robert Combas, Jan Hamilton Finlay, Jean Hélion, Rebecca Horn, Per Lasson Krogh, Maurice Lemaître, Malcolm Morley, Philippe Perrin, Man Ray et Martial Raysse. Un ouvrage intitulé La colère est rédigé conjointement par Michel Maffesoli et François Bon.
A la fin du XIXe siècle, dans un éloge de la colère, Jacques de Lacretelle s'appliquait à démontrer qu'il n'existe pas de maîtres sans colère, qu'elle est la compagne nécessaire du juste et du prophète. La colère a donc toujours des accents prophétiques. Appliquée aux symboles du passé, elle ouvre à double battants les portes de l'avenir. Rien d'étonnant à ce qu'elle soit consubstantielle à toutes les révolutions. C'est elle que peint Jean Hélion en mai 1968 pour dire le désir d'alors de fonder un ordre nouveau, c'est elle encore qu'évoque Ian Hamilton Finlay confrontant rousseauisme et terreur. Les avant-gardes qui rêvent de changer la vie ont naturellement l'humeur propre aux réformateurs. Une nécessaire colère est tapie au coeur de chacune de ces oeuvres.
Quand
tous les jours sauf mardis