Cinéma / Vidéo
Werner Schroeter
La beauté incandescente

L'événement est terminé

Astre solitaire du nouveau cinéma allemand apparu au tournant des années 1970 en même temps que Rainer Werner Fassbinder et Wim Wenders, Werner Schroeter a brûlé en quarante ans de carrière et une trentaine de films d'un feu étrange et somptueux. Mélomane, grand amateur de poésie et de théâtre, il est devenu cinéaste et metteur en scène par passion pour des textes, des musiques, mais surtout pour des divas et comédiennes qui l'ont fasciné, la Callas, Magdalena Montezuma, Carole Bouquet, Isabelle Huppert, Ingrid Caven ou Bulle Ogier. Eika Kattapa (1969), Willow Springs (1973), dont les noms promettent des contrées imaginaires, s'offrent comme autant de cérémonials exaltant la vie, l'amour et la mort, autant de représentations données pour telles et comme telles, qui culminent avec La Mort de Maria Malibran (1971). Si Werner Schroeter a longtemps souffert d'être cantonné au cinéma underground par ces œuvres décisives mais peu narratives qui le rapprochaient d'un Warhol, il sort de cette cage dorée avec Le Règne de Naples (1979) et Palermo (Ours d'or à Berlin en 1980), des films engagés dans leur époque, qui laissent pénétrer le monde, le documentent autant qu'ils l'inventent, pour recréer une réalité d'autant plus forte qu'elle assume sa subjectivité. Dominées par Malina (1990), film fou sur la création où Isabelle Huppert se consume avec une intensité inégalée, les années 1980-1990 font voyager Werner Schroeter des Philippines au Portugal ou à l'Argentine pour mettre en scène une dizaine de films lyriques, fusions de réalité brute et de visions allégoriques, jusqu'aux ténèbres sans fin de son dernier opus, Nuit de chien (2008). Le Centre Pompidou présente une rétrospective très complète de son œuvre. Grâce au travail entrepris par le Filmmuseum de Munich, à l'instigation de Werner Schroeter et de Monika Keppler, plusieurs longs métrages seront montrés en versions restaurées numériquement, aux côtés de films inédits et de raretés. Werner Schroeter s'était engagé dans cette rétrospective, pensée avec lui avant que la maladie ne l'emporte. C'est accompagnés de ses acteurs, de ses proches collaborateurs et de ceux qui l'ont aimé et défendu que ses films renaissent pendant un mois et demi sur les écrans du Centre Pompidou.

Astre noir du Nouveau Cinéma allemand apparu au tournant des années 1970 en même temps que Rainer Werner Fassbinder et Wim Wenders, Werner Schroeter a brûlé en quarante ans de carrière et une trentaine de films d’un feu étrange et somptueux. Mélomane, grand amateur de poésie et de littérature, il est devenu cinéaste et metteur en scène de théâtre et d’opéra par passion pour des textes, des musiques et, par-dessus tout, pour des divas et des comédiennes, des femmes qui l’ont ému et fasciné, la Callas, Magdalena Montezuma, Ingrid Caven, Bulle Ogier, Carole Bouquet ou Isabelle Huppert.
Ses premiers films, Neurasia (1968), Argila (1969), Eika Kattapa (1969), Willow Springs (1973), dont les noms promettent des contrées imaginaires, s’offrent comme autant de cérémonials exaltant la vie, l’amour et la mort, autant de représentations données pour telles et comme telles, qui culminent avec La Mort de Maria Malibran (1971). Si Werner Schroeter a longtemps souffert d'être cantonné au cinéma undergound par ces œuvres décisives mais peu narratives qui le rapprochaient d’un Warhol, il sort de cette cage dorée avec Le Règne de Naples (1979) et Palermo (Ours d’or à Berlin en 1980), des films engagés dans leur époque, qui laissent pénétrer le monde, le documentent autant qu’ils l’inventent, pour recréer une réalité d’autant plus forte qu’elle assume sa subjectivité. Dominées par Malina (1990), film fou sur la création où Isabelle Huppert se consume avec une intensité inégalée, les années 1980-1990 font voyager Werner Schroeter des Philippines au Portugal ou à l’Argentine pour mettre en scène une dizaine de films lyriques, fusions de réalité brute et de visions allégoriques, jusqu’aux ténèbres sans fin de son dernier opus, Nuit de chien (2008).
Le Centre Pompidou présente une rétrospective très complète de son œuvre. Grâce au travail entrepris par le Filmmuseum de Munich, à l’instigation de Werner Schroeter et de Monika Keppler, plusieurs longs métrages seront montrés en versions restaurées numériquement, aux côtés de films inédits et de raretés. Werner Schroeter s’était engagé dans cette rétrospective, pensée avec lui avant que la maladie ne l’emporte. C’est accompagnés de ses acteurs, de ses proches collaborateurs et de ceux qui l’ont aimé et défendu que ses films renaissent pendant un mois et demi sur les écrans du Centre Pompidou.
par Sylvie Pras,
Responsable des Cinémas,
Département du développement culturel.
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