Cinéma / Vidéo
Deux
15 janv. 2011
L'événement est terminé
Des jumelles séparées à la naissance cherchent la mère qui les a abandonnées, marchant d'un même pas vers l'amour et vers la mort.
« Dans Deux, j'ai eu l'impression, pour reprendre une expression de Sarah Kane, d'être, comme elle se traite elle-même, "un hermaphrodite en morceaux". Je me suis laissé morceler, désosser, reconstituer. Werner Schroeter m'a souvent dit pendant le tournage que je n'avais pas de contours et pas de limites, cela doit signifier : elle peut tout faire ! C'est une chose à laquelle mon narcissisme - ou peut-être mon absence de narcissisme - adhère. Facilement. En n'empruntant pas les autoroutes les plus fréquentées, je vais où je veux. Et quand on va où l'on veut, y compris là ou l'on ne vous attend pas, on n'est pas prisonnière de soi-même. Lorsque j'ai commencé, je ne suis pas arrivée tout à fait démunie mais je crois que j'ai surtout su jouer au mieux de ce que je n'avais pas. J'ai eu beaucoup d'imagination sur moi-même, cela me permet de ressembler à l'histoire qui est en train de se raconter. Ce n'est pas plus difficile que ça. Savoir se rendre invisible, n'est-ce pas la meilleure manière de se faire remarquer ? » I. Huppert, propos recueillis par D. Heymann, Marianne, 21/10/2002.
« Werner se fiche des rouages et de la continuité. Il préfère que les idées soient poussées à leur paroxysme. Il n'aime pas lier les scènes entre elles et préfère jouer de leurs résonances, comme s'il voulait perdre le spectateur dans la surprise, la fascination. Pour lui, que l'on comprenne ou pas une histoire n'a aucune importance, une histoire est faite pour qu'on la ressente. » C. Anger, Les Inrockuptibles, 15/05/2002.
Deux
de Werner Schroeter
France - Allemagne - Portugal / 2002 / 121’ / coul. / vof
Format d’origine et de projection : 35 mm
avec Isabelle Huppert, Bulle Ogier, Arielle Dombasle, Jean-François Stévenin,
Robinson Stévenin
Des jumelles séparées à la naissance cherchent la mère qui les a abandonnées,
marchant d’un même pas vers l’amour et vers la mort.
« Dans Deux, j’ai eu l’impression, pour reprendre une expression de Sarah Kane,
d’être, comme elle se traite elle-même, "un hermaphrodite en morceaux". Je me
suis laissé morceler, désosser, reconstituer. Werner Schroeter m’a souvent dit
pendant le tournage que je n’avais pas de contours et pas de limites, cela doit
signifier : elle peut tout faire ! C’est une chose à laquelle mon narcissisme –
ou peut-être mon absence de narcissisme – adhère. Facilement. En n’empruntant
pas les autoroutes les plus fréquentées, je vais où je veux. Et quand on va où
l’on veut, y compris là ou l’on ne vous attend pas, on n’est pas prisonnière de
soi-même. Lorsque j’ai commencé, je ne suis pas arrivée tout à fait démunie
mais je crois que j’ai surtout su jouer au mieux de ce que je n’avais pas. J’ai
eu beaucoup d’imagination sur moi-même, cela me permet de ressembler à
l’histoire qui est en train de se raconter. Ce n’est pas plus difficile que ça.
Savoir se rendre invisible, n’est-ce pas la meilleure manière de se faire
remarquer ? »
I. Huppert, propos recueillis par D. Heymann, Marianne, 21/10/2002
« Werner se fiche des rouages et de la continuité. Il préfère que les idées
soient poussées à leur paroxysme. Il n’aime pas lier les scènes entre elles et
préfère jouer de leurs résonances, comme s’il voulait perdre le spectateur dans
la surprise, la fascination. Pour lui, que l’on comprenne ou pas une histoire
n’a aucune importance, une histoire est faite pour qu’on la ressente. »
C. Anger, Les Inrockuptibles, 15/05/2002
samedi 15 janvier, 17h, cinéma 2
séance présentée par Cédric Anger
Quand
À partir de 17h