Musée
Galeries du 20e siècle
Deuxième volet
22 oct. 2020 - 1 mars 2021
L'événement est terminé
Joan Miró, « La course de taureaux », 8 octobre 1945. © Successió Miró / Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP
Le Centre Pompidou poursuit son hommage aux grands marchands d’art moderne et contemporain, actifs en France de 1905 à la fin des années 1960, avec un second cycle de l’accrochage « Galeries du 20e siècle ». Dédié cette année à neuf nouveaux galeristes, de Léonce Rosenberg à Claude Givaudan, ce parcours riche et éclectique s’étend sur sept salles-dossiers et trois traverses du Musée.
Joan Miró, « La course de taureaux », 8 octobre 1945. © Successió Miró / Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP
L’activité de chacune de ces galeries est évoquée par l’exposition d’œuvres qu’elles présentaient. Ces œuvres, qui appartiennent aujourd’hui aux collections du Centre Pompidou, proviennent de dons de ces galeristes ou d’acquisitions du Musée.
Un premier dossier dédié au galeriste Léonce Rosenberg ouvre ce nouveau parcours. Durant l’entre-deux-guerres, il est le successeur de Daniel-Henry Kahnweiler dans la défense du cubisme et sa galerie L’Effort moderne fait également la promotion de l’abstraction. La visite se poursuit avec la galerie de Pierre Loeb, qui à partir de 1924 montre les plus grands artistes du début du 20e siècle présents à Paris, dont les surréalistes. Après la Seconde Guerre mondiale, les galeries se multiplient dans la capitale.
Mises à l’honneur dans ce parcours, plusieurs d’entre elles jouent un rôle important : le studio Paul Facchetti, fameux pour avoir accueilli en 1952 la première exposition personnelle de Jackson Pollock en Europe, la galerie Nina Dausset, proche des surréalistes ou celle de Colette Allendy qui présente notamment le tout jeune Yves Klein. Bientôt prépondérante, la galerie Maeght assure la promotion de ces grands classiques du 20e siècle que sont alors devenus Pierre Bonnard, Fernand Léger, Joan Miró ou Alexander Calder. Plus aventureuses encore, apparaissent les galeries de Rodolphe Stadler, de Karl Flinker ou de Claude Givaudan, dont le fonds d’archives, tout comme celui du studio Facchetti, vient de rejoindre les collections du Centre Pompidou. Manuscrits, cartons d’invitation, photographies de vernissage et catalogues provenant des fonds de la bibliothèque Kandinsky, sont également visibles dans des vitrines jalonnant le parcours. Le premier cycle de l’accrochage « Galeries du 20e siècle » avait mis à l’honneur d’autres galeristes de la même époque comme Ambroise Vollard, Daniel-Henry Kahnweiler, Jeanne Bucher, Louis Carré, Denise René ou Iris Clert.
Par le passé, des musées ont ponctuellement consacré des expositions à certains grands galeristes historiques, mais ces acteurs essentiels de la scène artistique n’avaient encore jamais bénéficié d’une telle mise en lumière de la part d’une institution nationale. Apparus à la fin du 19e siècle, les galeristes sont pourtant vite devenus des intermédiaires indispensables entre les artistes et le public, à l’image du précurseur Paul Durand-Ruel, le marchand des impressionnistes. Depuis le début du 20e siècle, le rôle des galeries est ainsi étroitement lié au développement de « l’art vivant ». En assurant la notoriété des artistes en France, et pour les plus entreprenantes d’entre elles à l’étranger, les galeries n’ont pas tardé à devenir les principaux instruments de légitimation artistique. Dans l’histoire de l’art du 20e siècle, celles-ci ont joué un rôle capital pour le développement des mouvements fauves et cubistes, des premières tendances abstraites et du surréalisme. Après 1945, elles sont aussi intervenues dans le développement de l’abstraction gestuelle ou géométrique, ou encore du nouveau réalisme.
Au fil du temps, le Musée national d’art moderne a tissé des relations particulières avec certaines d’entre elles, comme en témoignent abondamment ses collections.
Quand
11h - 20h, tous les jours sauf mardis
Où
Joan Mirò, La course de taureaux , 8 octobre 1945.
Successió Miró / Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP