Femme assise
[1948 - 1950]
Femme assise
[1948 - 1950]
Domaine | Sculpture |
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Technique | Bronze animé de traces de peinture |
Dimensions | 77,8 x 14,5 x 19,5 cm |
Acquisition | Don de M. Aimé Maeght, 1977 |
N° d'inventaire | AM 1977-217 |
Informations détaillées
Artiste |
Alberto Giacometti
(1901, Suisse - 1966, Suisse) |
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Titre principal | Femme assise |
Date de création | [1948 - 1950] |
Collaborateurs | Fondeur : Susse Fondeur, Malakoff (France) |
Domaine | Sculpture |
Technique | Bronze animé de traces de peinture |
Dimensions | 77,8 x 14,5 x 19,5 cm |
Tirage | Ex. 4/6 |
Inscriptions | N. sur le coté droit du socle : Alberto Giacometti 4/6 |
Acquisition | Don de M. Aimé Maeght, 1977 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1977-217 |
Analyse
Conçue probablement à la fin des années 1940 ou au tout début des années 1950 – le plâtre peint est reproduit dans le n o 51 de Art et Industrie en 1951 avec d’autres œuvres de 1949-1950 –, Femme assise montre une rare reprise du thème déjà ancien de la femme assise, traité dans L’Objet invisible (1934). Mais son parti plastique est une avancée considérable par rapport à celui de la grande figure, statique et monolithique, qui était prisonnière d’une structure extérieure rectangulaire, tout à la fois cadre et fauteuil : c’est le squelette réduit à l’extrême de la figure, l’armature en fil de fer d’un corps, qui se trouve maintenant articulé en une suite de schèmes quadrangulaires – le torse s’inscrit dans le cadre des bras, les jambes constituent avec le piètement également filiforme du siège une véritable « cage ». C’est le corps-cage d’une femme, comme « ouvert » à toutes les pressions de l’espace, qui tient cette fois-ci le vide, quelque quinze ans après les « Mains tenant le vide », qui fut le premier titre de L’Objet invisible (1934). La réflexion rétrospective à laquelle se livre Giacometti à l’occasion de sa première exposition chez Pierre Matisse, à New York en 1948 (19 janvier-14 février) est encore une fois productrice : ainsi, après Le Nez (1947), qui est une réponse à Boule suspendue (1930), après La Main (1947), à Main prise au doigt (1931), il propose avec Femme assise un autre contrepoint à ce qui fut une pièce majeure de la période d’avant-guerre.
Une autre avancée importante y est proposée : alors que tout mouvement est interdit à la figure féminine de L’Objet invisible , entravée par le cadenas rigide de la planche lui barrant les jambes légèrement pliées, dans Femme assise , tout est distorsion, dissymétrie, fragilité d’équilibre, effet de mobilité, libération à venir de chaque membre. Cette femme assise, en réalité bien peu stable, paraît marcher sur quatre pattes, jambes et piètement ne faisant qu’un. À la veille d’entamer la magistrale série de ses grandes figures de 1950, où aboutissent ses recherches sur le mouvement, et qui sont saisies dans le bref instant où l’équilibre du corps est menacé (L’homme qui chavire, Le Chariot), Giacometti livre avec cette étrange « femme assise » aux pieds plombés dans la masse glaiseuse, une figure en suspens précaire et fragile, dressée sur ses hautes pattes d’insectes, sorte d’araignée tentaculaire prête à se mettre en marche, et presque menaçante : femme piège, femme caverne, tout en grille et cage dont une énergie secrète – nœuds de matière là où sont les attributs sexuels, fluidité souple des membres – vient troubler la rigidité et la régularité géométrique.
Un dessin dans l’espace, un filigrane ténu et délié se faisant presque matière picturale : il semble que la concrétion de la ligne – la version en plâtre est peinte de graphismes noirs, celle en bronze, animée de traces de peinture ocre-gris – se fasse chair : la proximité de cette femme assise aux mains jointes et qui vous regarde avec les portraits peints que Giacometti exécute précisément en l’année 1949-1950 – les deux figures assises d’ Annette à Stampa (Chicago, Art Institute) et de La Mère de l’artiste (New York, MoMA) – est évidente. Michel Leiris notait, en juin-juillet 1951, dans Derrière le Miroir (no39-40) que « peint, le bronze échappe plus aisément à la condition de sculpture que lorsqu’il a gardé son aspect métallique » : la vie de la matière et de la couleur est essentielle au sculpteur, obsédé par la sensation du mouvement.
Agnès de la Beaumelle
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Événements
Bibliographie
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Alberto Giacometti : la collection du Centre Georges Pompidou, Musée national d''art moderne : Saint-Etienne, Musée d''art moderne, 23 mars-27 juin 1999. - Paris : Centre Georges Pompidou/Réunion des Musées nationaux, 1999 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cat. n° 55 cit. p. 140 et reprod. coul. p. 141) . N° isbn 2-85850-980-8
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Collection Art Moderne :[Catalogue de] La collection du Centre Pompidou/Musée national d''art moderne. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2006 (sous la dir. de Brigitte Leal) (cit. p. 268-269 et reprod. coul. p. 268) . N° isbn 978-2-84426-317-9
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Giacometti & Maeght 1946-1966. Saint-Paul de Vence, Fondation Maeght, 2010 (cat. n° 136 reprod. coul. p. 162) . N° isbn 978-2-900923-48-1
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L'' Afrique des routes. Histoire de la circulation des hommes, des richesses et des idées à travers le continent africain : Paris, Musée du quai Branly Jacques Chirac, 31 janvier-12 novembre 2017.- Paris : Acte Sud / Musée du quai Branly (cit. p. 254) . N° isbn 978-2-330-05704-6
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