Cinéma / Vidéo
Gels et dégels : une autre histoire du cinéma soviétique (1926-1968)
4 déc. 2002 - 24 févr. 2003
L'événement est terminé
Pendant l'hiver, entre gel et dégel, le Centre Pompidou se penche sur une cinématographie méconnue en Europe occidentale, au-delà des classiques : le cinéma soviétique de 1926 à 1968, dont tout un pan, pris dans les vicissitudes politiques, a été condamné à l'oubli.
Durant trois mois seront présentés quatre-vingts films, en une dizaine de thématiques, un programme qui reprend et complète la rétrospective organisée par le Festival international du film de Locarno en 2000.
Sous la direction de Bernard Eisenschitz, historien du cinéma, ce programme révèle des œuvres extrêmement variées, aujourd'hui encore ignorées : des films interdits, d'autres tués par la critique officielle, l'étonnant renouveau des années 60, mais aussi - tout aussi oubliées pour d'autres raisons - des œuvres de genre (musical, de guerre...), des hagiographies staliniennes disparues avec l'objet de leur culte...
Séances spéciales :
Les films muets :
Tous les vendredis à 18h30 et le samedi 21 décembre à 17h en Cinéma 2
Les films muets présentés lors de cette rétrospective seront accompagnés au piano par Éric Le Guen.
Les films musicaux :
Tous les dimanches à 15h
Cette programmation est accompagnée de la publication d'un livre, Gels et Dégels, une autre histoire du cinéma soviétique, et d'un colloque: Samedi 1er fevrier de 14h30 à 19h, Petite salle
"Cinéma soviétique : le dégel de l'histoire" sous la direction scientifique de Bernard Eisenschitz, avec la participation exceptionnelle de Naoum Kleiman, directeur du Musée du cinéma de Moscou.
Il existe une histoire officielle du cinéma soviétique : une histoire des chefs-d'œuvre et des grands auteurs classés en fonction de leur relation à la révolution. Les Soviétiques sont pour beaucoup dans cette conception mais les Occidentaux ont également leur part de responsabilité. Un travail de révision est esquissé depuis quelque temps par divers chercheurs et institutions, dans divers pays, dans différentes directions. La richesse des perspectives ne permet d'esquiver ni les risques ni les incertitudes inhérents à la recherche.
Tour du monde du web, la Russie
En parallèle à la programmation "Gels et Dégels", les Cinémas de demain proposent une séance consacrée au web russe.
Quelques repères chronologiques (1917-1968)
Qui sait aujourd'hui que les années 30 ne furent pas que de sombres tunnels pour le cinéma soviétique?
Après la fin de la révolution culturelle de 1928-32, le cinéma connaît une période de liberté. Elle est marquée à la fois par une poursuite et un enrichissement des innovations formelles des années 20 – auxquelles s'ajoute la dimension du son – et par un nouvel enthousiasme pour l'URSS, redevenu " le pays de tous ". En 1934, le Congrès des écrivains entérine la doctrine du réalisme socialiste, qui imposera une vision héroïque et stéréotypée de la réalité. Mais le mouvement n'est pas interrompu pour autant. Le coup d'arrêt sera donné en 1936, avec une série d'interdictions, dont les plus célèbres, Le Pré de Béjine et Le Jeune Homme sévère. Avant et après, deux moments font écho à ce " dégel": la Nouvelle politique économique (NEP) des années 20, qui avait vu l'éclosion des grands classiques du cinéma, et l'accalmie relative de la terreur en 1939-1941, pendant laquelle des cinéastes sont mis à la tête des studios.
Quand
tous les jours sauf mardis
