Cinéma / Vidéo
"Les Détenus", Evgueny Tcherviakov, 1936
07 déc. 2002
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Edifier !
Détenus (Zaklioutchionnye) d'Evgueny Tcherviakov
URSS / 1936 / 95' / nb avec Mikhaïl Astangov / Alexandre Tchebane / Mikhaïl Yanchine / Boris Dobronravov / Vera Ianoukova / Nadejda Ermakovitch
" L'action se passe entièrement au goulag, certaines scènes ont même été tournées dans un vrai camp. Bien sûr, le film se veut éducatif. N'empêche. L'ingénieur Sadovski, condamné à dix ans mais protestant de son innocence, arrive au camp Belomoro-Baltiski. On lui demande de prendre la direction d'un chantier, pour commencer "une chose nouvelle", le socialisme dans un camp modèle et humain. Quand sa mère vient le voir, elle n'en croit pas ses yeux. "Je n'y comprends rien. Il est en exil et le voilà bronzé, plus fort qu'avant." C'est quasiment une pub pour le goulag. À la fin, l'ingénieur, libéré, décide de rester pour diriger un nouveau chantier. Un tel film, mêlant lyrisme et propagande, réalité et fiction, apparaît aujourd'hui comme un formidable morceau d'histoire du soviétisme. "
Jean-Pierre Thibaudat, "Libération ", 2 août 2000
Samedi 7 décembre, 17h
Vendredi 27 décembre, 20h30
Rassembler et relier les bornes d'un véritable continent, enseigner un ordre social nouveau, doter d'une exigence civique inédite le prolétaire et le moujik. Cinéma d'État dès sa naissance, le cinéma soviétique a toujours revendiqué sa fonction propagandiste, se référant à une série de déclarations de Lénine sur l'utilité du nouvel art dans l'éducation des masses, la formation des consciences et la mise en place de la dictature du prolétariat. Cette vocation s'est manifestée sous les formes les plus diverses, et notamment dans certains films édifiants des années 20, comme le mélodrame semi-documentaire pédagogique La Prostituée ou le récit d'un enfant préférant le Parti à son père (Tanka la tenancière). Cependant, une de ses expressions les plus étonnantes est constituée par l'entreprise du Ciné-train, lancée par Alexandre Medvedkine en 1932, initiative visant à intégrer le cinéma dans un vrai débat politique. Mais on trouve aussi dans cette catégorie un des rares films présentant le goulag - sous un jour favorable-, Détenus de 1934, qui servit peut-être autant à briser son auteur qu'à faire passer un message odieux.
Quand
À partir de 17h