Composition en rouge, bleu et blanc II
1937
Composition en rouge, bleu et blanc II
1937
L'espacement des lignes noires dans la partie supérieure accorde une grande présence au blanc, créant une sensation d'élévation.
Après avoir peint une série de paysages réalistes, Piet Mondrian en tire peu à peu les lignes essentielles. Seules demeurent les horizontales et les verticales qu'il agence en grilles orthogonales. Cette abstraction radicale dite néo-plasticiste abandonne tout détail et particularité. Seule en ressort un rythme pur qui varie selon l'épaisseur du noir, la densité des croisements et la présence des plans de couleur et des rectangles blancs.
Domaine | Peinture |
---|---|
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 75 x 60,5 cm |
Acquisition | Achat, 1975 |
N° d'inventaire | AM 1975-53 |
En salle :
Musée - Niveau 5 - Salle 16 : Theo Van Doesburg / Chris Ware
Informations détaillées
Artiste |
Piet Mondrian (Pieter-Cornelis Mondriaan, dit)
(1872, Pays-Bas - 1944, États-Unis) |
---|---|
Titre principal | Composition en rouge, bleu et blanc II |
Ancien titre | Composition II ; Composition 2 avec rouge et bleu |
Date de création | 1937 |
Lieu de réalisation | Peint à Paris |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 75 x 60,5 cm |
Inscriptions | MO.B.M. : P/M |
Acquisition | Achat, 1975 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1975-53 |
Analyse
Le tableau (cat. rais. n o B 272) est la troisième composition sur les dix probablement réalisées par Mondrian en 1937. Il a été révélé à l’exposition « Origines et développement de l’art international indépendant » (Paris, Musée du Jeu de Paume, 30 juillet-octobre 1937), où il était exposé aux côtés de Composition en jaune, bleu et blanc (cat. rais. n o B 271). On le retrouve avec trois autres « Compositions » au Stedelijk Museum d’Amsterdam dans la manifestation « Abstracte Kunst », en 1938 (2-24 avril). Une photographie de Rogi André le montre dans l’atelier du 278, boulevard Raspail en 1937, avant que Mondrian ne l’emporte avec lui à Londres, le 21 septembre 1938, où il restera dans la collection de Ben Nicholson jusqu’en 1958, avant de passer dans la collection Power, puis sur le marché de l’art parisien.
C’est une œuvre tardive dans la production néoplasticiste de Mondrian, engagée depuis 1917 dans la voie d’une abstraction radicale, sans référence à la réalité naturelle. À partir de 1934, ses compositions privilégient la ligne noire, souvent redoublée, par rapport à la couleur. Elles sont structurées par une grille modulaire dont le dynamisme optique est renforcé par la présence, de plus en plus minimale, de plans de couleurs primaires. Selon Mondrian, « les plans rectangulaires, formés par la pluralité des lignes droites […] se dissolvent par leur caractère uniforme et le rythme en ressort tout seul, laissant les plans là, comme un rien » (« De l’art abstrait », Cahiers d’art , 1931, vol. VI , p. 43). On retrouve ici la dialectique formelle du néoplasticisme, fondée sur l’opposition entre l’invariable (le « rapport constant » de l’angle droit) et le variable (position, dimension et couleur des plans), ainsi que la neutralisation réciproque de la verticalité et de l’horizontalité, qui exclut toute symétrie pour privilégier le rythme. Les lignes noires s’imposent aux deux minces rectangles bleu et rouge rejetés sur les bords, anéantissant l’opposition entre figure et fond en individualisant les rectangles blancs, et affirment la surface du tableau.
Brigitte Leal
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007