Study for a Composition
[1938 - 1940]
Study for a Composition
[1938 - 1940]
Domaine | Dessin |
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Technique | Fusain sur papier |
Dimensions | 22,8 x 21 cm |
Acquisition | Achat, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-271 |
Informations détaillées
Artiste |
Piet Mondrian (Pieter-Cornelis Mondriaan, dit)
(1872, Pays-Bas - 1944, États-Unis) |
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Titre principal | Study for a Composition |
Titre attribué | New York City, classical drawing n° 6 |
Date de création | [1938 - 1940] |
Domaine | Dessin |
Technique | Fusain sur papier |
Dimensions | 22,8 x 21 cm |
Inscriptions | Non signé, non daté |
Acquisition | Achat, 1984 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1984-271 |
Analyse
Répertorié dans le catalogue raisonné de Joosten (1998, vol. II, nº B 364), à la date imprécise de 1938-1940, le dessin vient de l’atelier new-yorkais de Mondrian, repris par son héritier, Harry Holtzman, en 1944. Il passe en mains privées en 1970, année où il apparaît pour la première fois dans une exposition – « Mondrian. The Process Works. An Environnement and Drawings. 1921-1942 », à la Pace Gallery de New York – dont le catalogue est constitué par Holtzman, Robert Welsh et Yve-Alain Bois. Ceux-ci l’intitulent New York City, Classical Drawing nº 6, le datent – v.1941 –, et le considèrent comme « la première pensée de la série “New York City” », le seul dessin préalable à la mise au point au fusain sur toile – Composition (nº B 291), datée de 1938-1939 –, antérieure à la peinture à l’huile et bandes de papier peint inachevée New York City I, 1941 (Düsseldorf, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen), qui aboutira à la peinture achevée New York City, 1942 (MNAM). La comparaison entre les différentes versions, achevées ou non, de la série en dit long sur la méthode de travail de Mondrian, à la fois intuitive et calculée, fondée sur un ajustement progressif de tous les éléments de la composition – plans blancs ou colorés et lignes noires – jusqu’à ce que leur interaction « donne au tableau la plus grande unité possible, qu’il soit une totalité » (H. Holtzman, « Quelques notes sur la méthode de Mondrian », in Bois, 1982). Selon Holtzman, un des rares témoins du dernier atelier new-yorkais, la mise au point au fusain sur toile précédait généralement la reprise sur le papier, le dessin au crayon jouant le rôle de « notes de travail et de premières pensées, parfois de suggestions pour d’autres possibilités de structure ou pour d’autres œuvres du même type » (id.).
Sur cette Étude, encore privée de couleurs, la grille, esquissée à main levée, d’un trait rapide et léger, parfois effacé, ajuste l’équilibre dynamique des lignes par rapport au fond, du noir par rapport au blanc. On retrouve, dans ce plan, les grands principes de la dernière période de Mondrian : le choix du format carré, repris par le quadrillage en damier, le travail sur les marges saturées de lignes verticales – qui sont redoublées –, la focalisation sur le vide central, blanc, lumineux ; celui-ci sera rempli, dans les tableaux, par la multiplication de trames plus épaisses, superposées, et l’apparition des couleurs qui donnent un rythme visuel nouveau à l’ensemble. Cependant, comme l’a souligné Y.-A. Bois (« Du projet au procès », in Bois, 1982), chez Mondrian, la pratique sérielle annule toute relation directe de l’esquisse au tableau, mais renvoie à une généalogie ramifiée en différents schémas modulaires, sans référent autre que celui, entièrement géométrique, de l’équilibre du vertical et de l’horizontal, issu du principe général du néoplasticisme.
Brigitte Leal
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008