SE 71, L'Arbre, grande éponge bleue
1962
SE 71, L'Arbre, grande éponge bleue
1962
" Grâce aux éponges, j'allais pouvoir faire les portraits des lecteurs de mes monochromes qui, après avoir voyagé dans le bleu de mes tableaux, en reviennent totalement imprégnés en sensibilité comme des éponges ". (Yves Klein)
Après avoir utilisé l'éponge pour appliquer la couleur, Yves Klein subjugué par ses propriétés d'absorption, décide d'en faire sa matière première. Elle s'impose à partir de 1959 comme l'équivalent du monochrome en sculpture. Dans cette œuvre, la coulure bleue mêlée au plâtre fige le processus et propulse l'éponge dans un état de lévitation artificielle. Cet arbre, l'un des plus monumentaux, est l'une des dernières œuvres de l'artiste.
Domaine | Sculpture |
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Technique | Pigment pur, résine synthétique sur éponge et plâtre |
Dimensions | 150 x 90 x 42 cm |
Acquisition | Achat, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-280 |
En salle :
Musée - Niveau 5 - Salle 32 : Nouveau Réalisme
Informations détaillées
Artiste |
Yves Klein
(1928, France - 1962, France) |
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Titre principal | SE 71, L'Arbre, grande éponge bleue |
Date de création | 1962 |
Domaine | Sculpture |
Technique | Pigment pur, résine synthétique sur éponge et plâtre |
Dimensions | 150 x 90 x 42 cm |
Acquisition | Achat, 1984 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 1984-280 |
Analyse
Lauréat d’un concours international lancé en 1957 par la municipalité de Gelsenkirchen – ville industrielle de la Ruhr en reconstruction –, Yves Klein reçoit la commande d’un ensemble de « reliefs éponges » et de panneaux monochromes monumentaux qui sera inauguré le 15 décembre 1959. C’est entre ces deux dates que l’éponge, d’outil du peintre, devient matériau (dans les « reliefs éponges » et les « sculptures éponges ») : « En travaillant à mes tableaux dans mon atelier, j’utilisais parfois des éponges. Elles devenaient bleues très vite, évidemment ! Un jour, je me suis aperçu de la beauté du bleu dans l’éponge ; cet instrument de travail est devenu matière première d’un seul coup pour moi. C’est cette extraordinaire faculté de l’éponge de s’imprégner de quoi que ce soit de fluidique qui m’a séduit. » L’imprégnation que symbolise la sculpture éponge est parente d’un autre mode d’appropriation du monde que Klein développe, l’« illumination » : « Mon but était de présenter au public une possibilité d’illumination de la matière picturale colore en soi qui fait que tout état de chose physique, pierre, roche, bouteilles, nuages, peut devenir un objet de voyage par imprégnation. » Dans la série des « Cosmogonies », débutée en 1960, s’imprime la marque du vent, de la pluie, de plantes. L’« arbre » du Mnam où se mêlent les processus d’empreinte de la nature et d’imprégnation est la sculpture la plus monumentale de l’artiste, l’une des dernières œuvres réalisées de son vivant.
Alice Fleury
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007