RP3, Ci-gît l'Espace
1960
RP3, Ci-gît l'Espace
1960
Domaine | Sculpture |
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Technique | Éponge peinte, fleurs artificielles, feuilles d'or sur panneau de bois |
Dimensions | 10 x 100 x 125 cm |
Acquisition | Don Rotraut Klein-Moquay à l'Etat 1974, attribution 1975 |
N° d'inventaire | AM 1975-5 |
Informations détaillées
Artiste |
Yves Klein
(1928, France - 1962, France) |
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Titre principal | RP3, Ci-gît l'Espace |
Date de création | 1960 |
Domaine | Sculpture |
Technique | Éponge peinte, fleurs artificielles, feuilles d'or sur panneau de bois |
Dimensions | 10 x 100 x 125 cm |
Acquisition | Don Rotraut Klein-Moquay à l'Etat 1974, attribution 1975 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 1975-5 |
Analyse
RP3, « Ci-gît l’Espace » fait partie des œuvres qu’Yves Klein produit à l’occasion de sa première rétrospective au Museum Haus Lange Krefeld en 1961. « Yves Klein. Monochrome und Feuer » est une mise en scène, à l’intérieur du musée, de la trilogie des couleurs développée depuis 1959 – le bleu, l’or, le rose –, et, à l’extérieur, présente les œuvres composées à partir du feu, de la flamme – où l’artiste retrouve ces trois couleurs essentielles. RP3, « Ci-gît l’Espace » apparaît comme une unique synthèse de son travail, tension entre le visible et l’invisible, le matériel et le spirituel. L’éponge bleue, qui fait écho aux séries de « reliefs éponges » et de « sculptures éponges » réalisées depuis 1959, prend ici une forme singulière, qui peut rappeler la couronne du Christ. Les roses (à l’époque véritables fleurs coupées) renvoient aux « Monopinks » et à la série des « Suaires » – la couleur rose évoquant aussi bien la couleur de la peau que le dogme de l’Incarnation. Enfin, le « Monogold » posé au sol rappelle l’importance de l’or dans le travail de l’artiste, valeur d’échange de l’immatériel. D’un seul geste – et en cela proche des Nouveaux Réalistes dont il cosignera le manifeste en octobre 1960 –, Klein enterre la vision traditionnelle de la peinture et met à mal une certaine grandiloquence de l’art : « J’ai la conviction intime qu’il existe là, dans l’essence même du mauvais goût, une force capable de créer des choses qui sont situées bien au-delà de ce que l’on appelle traditionnellement “l’œuvre d’art”. Je veux jouer avec la sentimentalité humaine, avec sa “morbidité”, froidement et férocement. »
Alice Fleury
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007