Projection et rencontre
La cinémathèque idéale des banlieues du monde
30 sept. 2022 - 4 nov. 2024
L'événement est terminé
Ce nouveau rendez-vous mensuel s’inscrit dans la création de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde, un projet des Ateliers Médicis et du Centre Pompidou, sur une idée de la cinéaste Alice Diop. Elle donne lieu à des programmes de rencontres et de projections au Centre Pompidou, aux Ateliers Médicis, en ligne sur un site web dédié à partir de début 2023, ainsi que dans des lieux partenaires.
« Le projet de Nous est proche de celui de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde, il s’agit de revisiter un imaginaire dominant sur la banlieue. La banlieue, ce n’est pas que la banlieue qui brûle, la banlieue des problèmes économiques et sociaux, la banlieue des violences. Regarder la banlieue dans sa banalité, dans son ordinaire, c’est aussi faire quelque chose de politique car on ne la regarde jamais comme ça. En documentant de cette manière les gens, les territoires, je me suis interrogée sur la production de ces images dominantes », expliquait Alice Diop, à l’hiver 2021.
Un an auparavant, la cinéaste initiait la création de la « Cinémathèque idéale des banlieues du monde » par une recherche de films à la fois poétique et politique, s’attachant à raconter la banlieue dans sa complexité. De La Zone, de Georges Lacombe, en 1929, en passant par les mythiques L’Amour existe, de Maurice Pialat, en 1960, 35 Rhums de Claire Denis, en 2009, ou le récent De bas étage de Yassine Qnia, l’histoire du cinéma depuis ses débuts compte des regards importants sur la banlieue, bien que nombre d’entre eux aient été invisibilisés, à l’image des territoires qu’ils dépeignent. Non exhaustive et infinie, « la Cinémathèque idéale des banlieues du monde » recense en septembre 2022 plus de trois cents films.
En parallèle de la sortie en salle de son long métrage documentaire, Nous, la cinéaste était invitée par le Centre Pompidou à concevoir « Alice Diop, autour de Nous », un grand événement en salle, quatre jours durant. Elle dessinait ainsi une forme d’autoportrait impossible à partir d’une dizaine de films issus de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde.
Ce rendez-vous mensuel prolonge le dialogue autour de questions contemporaines fondamentales : en banlieue, là où les bâtiments apparaissent et disparaissent au rythme des histoires humaines et des rénovations urbaines, dans un cycle qui pourrait sembler infini, le cinéma constitue un patrimoine qu’il s’agit aujourd’hui de révéler, sauvegarder et partager. Cette histoire parallèle du cinéma est un flux ininterrompu d’effacements et de disparitions. L’enjeu est aussi d’interroger les logiques d’assignation, dans la relation critique aux œuvres et dans leur réception. Qu’est-ce que serait un cinéaste ou un film de banlieue ? Quelles histoires recouvrent ces qualificatifs ?
Chaque mois, les équipes et Alice Diop choisissent et présentent un film, en présence du cinéaste ou de la cinéaste invitée qui, à son tour choisira et présentera un film lors d’une séance spéciale, quinze jours plus tard, au cinéma Le Saint-André des Arts, à Paris.
Quand
Où
Nous, d'Alice Diop, 2021 © Sarah Blum