Art et publicité

Cette exposition est consacrée à l’analyse d’un siècle de relations entre l'art et la publicité, une étude exceptionnelle reposant sur 1200 œuvres, documents et objets.

L’architecture de l’exposition a été confiée à Bernard Tschumi et à Jean-François Erhel.

Une trame orthogonale flexible, jouant avec la structure originelle du Centre Pompidou, développe sur 3200 m2 un programme complexe de présentation.

Au-delà de l’approche traditionnelle qui privilégie le rapport tableau-affiche, l’exposition prend en considération l’ensemble des médias utilisés par la publicité commerciale : conditionnement, enseignes lumineuses, architecture, presse, radio, films et spots TV publicitaires. A partir d’enquêtes sur la pratique publicitaire d’artistes majeurs de l’art moderne, l’exposition montre également les transferts stylistiques, plastiques ou techniques qui s’opèrent entre ces deux domaines sur leur œuvre. Elle comprend des salles monographiques et des salles thématiques.

Les salles monographiques

Plusieurs ensembles monographiques sont consacrés aux acteurs principaux des avant-gardes qui, depuis la fin du XIXème siècle, ont pratiqué dans des contextes diversifiés les métiers de la publicité commerciale. Ces recherches publicitaires se trouvent confrontées à leur œuvre artistique dans des salles retraçant l’itinéraire de chacun d’entre eux.

Henri de Toulouse-Lautrec (25 œuvres)

Entre 1987 et 1900, son œuvre d’affichiste pour des cabarets, des libraires ou des négociants, témoigne de sa rupture avec les critères académiques des Beaux-Arts et d’un intérêt nouveau pour le monde et les formes de la culture ordinaire.

Kurt Schwitters (22 œuvres)

Il fonde avec « Merz » l’outil permettant d’associer collages, sculptures, édition de textes et créations de typo-reklame.

Sonia Delaunay (une cinquantaine d’œuvres)

C’est autour des marques publicitaires que Sonia Delaunay engage à partir de 1914 des recherches plastiques qui la mèneront à des applications commerciales dans les années 1930.

Fortunato Depero (une cinquantaine d’œuvres)

A travers ses études pour Campari, l’exposition retrace le champ des investigations menées au sein de son agence de la Casa dell’arte.

Alexandre Rodtchenko (une quarantaine d’œuvres)

Associé à Vladimir Maïakowski, Alexandre Rodtchenko réalise entre 1923 et 1925, plusieurs dizaines d’affiches commerciales pour les grands magasins d’Etat où slogans, photomontages et recherches graphiques se conjuguent pour définir une nouvelle plastique productiviste de l’affiche.

René Magritte (une cinquantaine d’œuvres)

Les premières affiches du surréaliste datent des années 1919. Il poursuivra parallèlement à son œuvre, une production commerciale qui témoigne de nombreux transferts entre critères artistiques et publicitaires.

Les salles thématiques

- Emergence de la marque et du support publicitaire dans la peinture des années 1912-1915 (Pablo Picasso, Georges Braque, Carlo Carrà, Robert Delaunay…) ;

- Interrogation du statut et de la valeur de l’œuvre d’art dans son rapport à l’objet banal (Marcel Duchamp, Francis Picabia) ;

- Détournement des procédures publicitaires à des fins d’autoproclamation de l’avant-garde (Dada et Futurisme) ;

- Enracinement de l’école affichiste moderne dans la peinture des années 20 (Fernand Léger, Cassandre).

La période contemporaine est consacrée aux recherches parodiques, critiques, fétichistes, menées par les principaux mouvements artistiques sur le thème et les formes de la publicité.

A travers une soixantaine d’œuvres de grand format, sont déclinés les mouvements Pop-anglais, Pop-américains, Décollagistes, Nouveaux Réalistes, Conceptuels, Critiques.

Le parcours se poursuit avec la confrontation Europe / Etats-Unis de la jeune création contemporaine.

Le Centre de création industrielle traite de la publicité à partir des axes suivants :

- le rapport des mouvements d’avant-gardes artistiques avec la publicité ;

- l’influence des techniques sur la publicité ;

- la naissance des métiers propres à la communication visuelle et publicitaire.

L’ampleur du sujet a conduit à privilégier les cas exemplaires et les moments d’émergence des innovations plastiques et techniques.

Les thèmes abordés sont :

- l’affiche au début du siècle ;

- la naissance de la marque et du conditionnement (1890-1914) ;

- le Bauhaus et autour du Bauhaus ;

- l’évolution des métiers du graphisme des années 30 aux années 70 ;

- l’enseigne lumineuse ;

- l’architecture conçue comme objet publicitaire ;

- une sélection internationale de films et spots TV publicitaires ;

- six ilots « vie quotidienne ».

La Bibliothèque publique d’information a choisi de traiter des rapports de la littérature et de la publicité au travers d’une sélection de textes enregistrés.

Ces textes témoignent soit d’une participation directe des écrivains à l’écriture publicitaire (tels les slogans de Maïakovski ou ceux de Salacrou), soit d’une inspiration liée aux transformations de la ville par l’enseigne ou l’affiche (tels Cendrars, Apollinaire ou Benjamin), soit d’une réflexion théorique ou polémique (tels les écrits de l’Internationale Situationniste).

Ces textes, des extraits d’archives sonores de Radio France et un commentaire sur le contexte social, économique et politique proposé par le Cci, composent une bande son diffusée dans les îlots « vie quotidienne ». Cette bande sonore est coproduite avec Radio France.

Plusieurs événements accompagnent l’exposition Art et Publicité :

- un colloque ;

- un séminaire de philosophie ;

- un cycle d’animation pour les jeunes ;

- un espace de création proposé par l’Atelier des Enfants ;

- un spectacle de danse, Aihccam ;

- une séance de La Revue parlée.

Une présentation de l’exposition est programmée au Japon.

D'après le communiqué de presse