Le tombeau d'Eve
[1932 - 1935]
Le tombeau d'Eve
[1932 - 1935]
Domaine | Sculpture |
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Technique | Noyer teinté |
Dimensions | 74 x 22 x 28 cm |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1939. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1947 |
N° d'inventaire | AM 847 S |
Pas de reproduction
Informations détaillées
Artiste |
Chauvin (Jean Gabriel Chauvin, dit)
(1889, France - 1976, France) |
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Titre principal | Le tombeau d'Eve |
Date de création | [1932 - 1935] |
Domaine | Sculpture |
Technique | Noyer teinté |
Dimensions | 74 x 22 x 28 cm |
Inscriptions | S.B.G. : Chauvin |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1939. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1947 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 847 S |
Analyse
Sculpté dans sa maison de Port-des-Barques (Charente-Maritime), où Jean-Gabriel Chauvin a installé son « unique atelier » (lettre à Robert Rey, 6 août 1945, cat. exp., Saint-Rémy, 1992, op. cit.) et où il a réalisé tous ses bois, Le Tombeau d’Ève est représentatif de sa production de l’entre-deux-guerres. Après une formation dans l’atelier de Joseph Bernard, qui l’initie à une sculpture figurative, Chauvin choisit la taille directe, qui lui permet d’entamer un dialogue durable avec la matière — pierre ou bois de différentes essences. Cette technique, en le laissant s’éloigner de la forme concrète, lui ouvre la voie vers l’abstraction. Dans ce processus, il enregistre des moments de pulsion et de métamorphose, liens privilégiés avec le monde organique. Dès les années 1910, Chauvin inscrit ses figures dans un mouvement ascendant, sur des verticales s’ouvrant sur des formes symétriques. Plutôt sensible à l’aspect architectural de la sculpture, l’artiste structure ses œuvres à partir d’une accumulation de motifs, loin de l’épuration formelle à laquelle est parvenu Brancusi. Sa Léda de 1926 — contemporaine de la célèbre sculpture du même nom de Brancusi — relève de cette série de sculptures architecturales, évocatrices de l’organique et à forte connotation sexuelle.
Soucieux du parfait équilibre et de la symétrie des sculptures verticales, Chauvin, au cours des années, affine leurs silhouettes qui s’allongent à partir de la base pour se déployer en hauteur. Le Tombeau d’Ève est réalisé en noyer soigneusement poli et teinté, comme la plupart des sculptures en bois de l’artiste, dont la brillance accentue les effets de lumière. La sculpture s’élance dans l’espace dans un mouvement ascendant, magnifiée par la solide géométrie du pied échancré, couronnée d’une boule comme symbole de féminité. Le sujet, encore traité dans le style Art déco, évoque aussi le penchant pour la solitude et la mélancolie, propres à l’artiste. La pièce fut reproduite par Christian Zervos, un des premiers admirateurs de Chauvin, qui le reconnaissait comme « un des rares artistes qui maintiennent la tension en sculpture » (« Note sur les sculptures de Chauvin », Cahiers d’art, n° 1, 1949, p. 105-107).
Doïna Lemny
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
Villeglé : Lacéré anonyme.- Paris, Musée national d''art d''art moderne, Centre Georges Pompidou, 1977 (cat. n° 79)
Jean Chauvin 1989-1976 : Saint-Rémy-les-Chevreuse, Fondation de Coubertin, 1992 (catalogue commun aux deux expositions de Saint-Rémy-lès-Chevreuse et Mont-de-Marsan) (cat. n° 7, cit. pp. 30, 64, reprod. p. 31, fig. 14) . N° isbn 2-908115-08-5
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Collection Art Moderne :[Catalogue de] La collection du Centre Pompidou/Musée national d''art moderne. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2006 (sous la dir. de Brigitte Leal) (cit. et reprod. coul. p.145) . N° isbn 978-2-84426-317-9
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