Sans titre
1960
Sans titre
1960
Domaine | Dessin |
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Technique | Gouache, lavis d'encre et effets de grattage sur papier vélin |
Dimensions | 70 x 49,9 cm |
Acquisition | Donation de M. Daniel Cordier, 1989 |
N° d'inventaire | AM 1989-451 |
Informations détaillées
Artiste |
Manolo Millares (Manolo Millares-Sall, dit)
(1926, Espagne - 1972, Espagne) | |
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Titre principal | Sans titre | |
Date de création | 1960 | |
Domaine | Dessin | |
Technique | Gouache, lavis d'encre et effets de grattage sur papier vélin | |
Dimensions | 70 x 49,9 cm | |
Inscriptions | S.H.DR.: MILLARES ; S.D.R. : MILLARES / 1960 | |
Acquisition | Donation de M. Daniel Cordier, 1989 | |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique | |
N° d'inventaire | AM 1989-451 | |
En dépôt | les Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse (Toulouse) depuis le 01-09-1999 |
Analyse
Pour Manolo Millares comme pour ses compatriotes Antoni Tàpies et Antonio Saura, auxquels il fut un moment associé, l’art devait se désengluer de la théorie et du concept, retrouver la force primitive de la matière, la gravité totémique de l’art préhistorique ou populaire espagnol. Et cette libération, pour cet homme qui fut lié au surréalisme (de Miró, essentiellement) avant de se lancer dans la peinture abstraite, au début des années 1950, passait par un primat accordé au geste. Geste du dessinateur, qui fait surgir la forme, geste du peintre, qui fait naître une matière épaisse, tourmentée, parfois jusqu’à la lacération. À sa façon, la pratique de Millares peut être appréhendée comme un combat permanent de la peinture et du dessin, de la matière et du trait. La matière colorée, réduite à l’essentiel (un noir, un rouge) est comme une terre dont, à coup de traits et de lignes tourmentées, l’artiste extrait des corps souffrants. Travail d’archéologue tentant, avec minutie et passion, de donner forme à l’angoisse humaine.
Le graphisme éruptif de Millares est torturé, de l’ordre de la blessure féconde. Chaque forme surgie de la matière informe, épanchée en masses ou en éclats sur la feuille – toute liberté d’expansion lui est permise sur le papier alors que les accidents de ses toiles frustes, déchirées, raccommodées, en entravent le cours – est comme un arrachement vital, une plaie infligée à la couleur afin que jaillisse une nouvelle force. Ce sont, selon les mots de l’artiste lui-même, les manifestations d’« un art de l’explosion et de la protestation, d’un moyen d’expression passionné qui se détruit lui-même afin de se reconstruire ipso facto à partir de ses ruines. » Au noir tragique prédominant de ses débuts vient répondre, dans le courant des années 1960, un blanc de plus en plus présent, comme si l’infigurable prenait progressivement le pas sur la capacité à exprimer.
Pierre Wat
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
De la/du même artiste
Bibliographie
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Daniel Cordier. Le regard d''un amateur : Donations Daniel Cordier dans les collections du Centre Pompidou Musée national d''art moderne. - Paris/Toulouse : éd. Centre Pompidou/Les Abattoirs, 2005 (nouvelle édition revue et corrigée du catalogue publié par le Centre Pompidou pour l''exposition "Donations Daniel Cordier. Le regard d''un amateur" au Centre Pompidou en 1989-1990, à l''occasion de l''exposition "Merci Daniel Cordier", Toulouse, Les Abattoirs, 28 juin 2005-28 août 2005) (reprod. coul. p. 274) . N° isbn 2-84426-263-5
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 321) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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