Che fare ? (Que faire ?)
1969
Che fare ?
(Que faire ?)
1969
Domaine | Objet |
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Technique | Pâte à modeler collée sur reproduction photomécanique |
Dimensions | 68,6 x 77 cm |
Acquisition | Don de M. Juan Alvarez de Toledo, 1987 |
N° d'inventaire | AM 1987-944 |
Pas de reproduction
Informations détaillées
Artiste |
Mario Merz
(1925, Italie - 2003, Italie) |
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Titre principal | Che fare ? (Que faire ?) |
Date de création | 1969 |
Domaine | Objet |
Technique | Pâte à modeler collée sur reproduction photomécanique |
Dimensions | 68,6 x 77 cm |
Inscriptions | Non signé, non daté |
Acquisition | Don de M. Juan Alvarez de Toledo, 1987 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1987-944 |
Analyse
Protagoniste historique du courant baptisé « Arte povera » par le critique italien Germano Celant, Mario Merz a mis en scène à de nombreuses reprises, à partir de 1968, le titre du célèbre livre de Lénine, publié en 1912 : Que faire ? L’emprunt n’est pas fortuit : nombre d’artistes regroupés dans l’Arte povera partageaient un engagement politique fortement marqué à gauche, et Celant les présentait même à ses débuts comme des « guérilleros » (« Arte Povera. Note per una guerriglia », Flash Art, Milan, novembre 1967). Pour Lénine, la question Que faire ? s’entendait en termes strictement tactiques : comment s’organiser pour prendre le pouvoir. Si l’on peut raisonnablement prêter à Merz des intentions militantes (les lettres de néon de l’Igloo di Giap, 1968, MNAM, l’attestaient déjà), il va de soi que, dans le contexte de l’art, semblable phrase peut cependant être comprise de maintes façons différentes : quel est le rôle de l’artiste dans la société, doit-il continuer à produire des objets, et de quelle nature ? Qu’est-ce que la création artistique ? « Che Fare ? » était d’ailleurs le titre d’une publication d’avant-garde en Italie, en 1967. En février 1969, pour une grande exposition à la galerie L’Attico, à Rome, Merz choisit d’écrire cette question tout à la fois simple et complexe à même le mur de la galerie, en lettres géantes, à l’aide de terre crue ; non loin de là, un robinet d’eau grand ouvert inondait le sol… Que faire ? L’image conservée au Musée perpétue le souvenir de cette installation, nécessairement éphémère : il s’agit simplement d’une vue de l’exposition sur laquelle l’artiste est réintervenu avec de la pâte à modeler pour restituer, à petite échelle, le slogan originellement fait d’argile, dans toute la force et l’incongruité de sa présence matérielle.
Didier Semin
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008