Exposition
Martin Barré
14 oct. 2020 - 5 avril 2021
L'événement est terminé
Martin Barré , « 67-Z-26-70x53 », 1967 © Philippe Migeat - Centre Pompidou, Mnam-Cci/Dist. RMN-GP © Adagp, Paris
Considéré comme l’un des peintres abstraits les plus importants de la seconde moitié du 20e siècle, Martin Barré fait l’objet d’une rétrospective-événement au Centre Pompidou. Cette exposition fait suite à celles consacrées aux artistes abstraits Pierre Soulages, Simon Hantaï, Jesus Rafaël Soto, François Morellet ou, dernièrement, Ellsworth Kelly.
Martin Barré , « 67-Z-26-70x53 », 1967 © Philippe Migeat - Centre Pompidou, Mnam-Cci/Dist. RMN-GP © Adagp, Paris
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L’œuvre de Martin Barré, radicale, est l’une des plus ambitieuses de son temps. La dernière grande exposition parisienne consacrée au peintre (1924-1993) fut celle du Jeu de Paume en 1993, essentiellement orientée sur sa production des années 1980. Elle faisait suite aux expositions des musées de Nantes, sa ville natale, en 1989, et du Musée d’art moderne de la ville de Paris en 1979.
L’exposition — qui rassemble soixante-six peintures allant de 1955 à 1992, dont douze sur la vingtaine de toiles figurant dans la collection du Centre Pompidou — présente les grandes séquences de l’œuvre et leur logique propre. Parallèlement, l’œuvre L’Indissociable (1977-1978), constituée de quatorze toiles, est montrée dans les espaces des collections, au niveau 4 du Musée. Elle n’a été exposée qu’une seule fois, en 1979, lors de l’exposition au Musée d’art moderne de la ville de Paris.
À partir du milieu des années 1950, Martin Barré inaugure la voie d’une abstraction singulière, ni informelle ni géométrique. Sa peinture est vite remarquée comme l’une des plus ambitieuses du moment en cherchant davantage à révéler l’espace qu’à produire des formes.
Dès 1958, le Guggenheim Museum le fait entrer dans sa collection. Dès 1960, il fait de la ligne l’élément central de son langage. D’abord tracée directement au tube sur la toile, puis à la bombe aérosol à partir de 1963 et jusqu’en 1967, la ligne possède une double vertu. Bien mieux qu’une forme, elle renvoie au geste qui l’a produite, qu’il s’agisse du mouvement de l’artiste ou de la force avec laquelle la peinture sort du tube ou de la bombe. À la différence d’une forme, la ligne n’occupe pas la surface du tableau, mais la transforme en espace sous l’effet de la trajectoire qu’elle y dessine.
Après une interruption de quatre ans, occupée par un « épisode photo-conceptuel », Martin Barré reprend la peinture en 1972. Jusqu’en 1977, il réalise cinq séries avec lesquelles s’inverse la veine réductionniste des années 1960. Toutes les séries sont en effet élaborées selon la même méthode : 1. Sur un fond blanc, traçage en oblique d’un fragment de grille ; 2. Hachurage (ou marquage par un autre moyen) de toutes les cases ou de certaines d’entre elles ; 3. Passage d’un voile plus ou moins blanc. Et la séquence peut recommencer plusieurs fois, la grille changeant ou non de position, les hachures remplissant d’autres cases ou les mêmes, et dans ce cas avec une orientation identique ou différente, avant le passage d’un nouveau voile. Un système s’exhibe (lignes, continues ou en pointillé, tirets, transparence des voiles). Pourtant, en dépit de sa révélation, tout effet de maîtrise est déjoué. Le travail se fait sériel non pour avérer la puissance du système mais afin de pointer sa démesure, l’impossible achèvement du programme qu’il ouvre.
Dans les années 1980, la figure, qu’avait éliminée la prédominance de la ligne durant les années 1960 et qui n’était qu’un effet collatéral du système dans les séries des années 1970, revient au premier plan. Avec la figure, c’est aussi la couleur qui s’affirme, et tout d’abord dans la série 80-81 aux subtiles couleurs pompéiennes, puis dans les ultimes séries, où sur des blancs très légèrement colorés, la figure et la couleur s’identifient l’une à l’autre. Durant cette période, la peinture de Martin Barré emprunte les voies de l’abstraction géométrique et réinstaure le traditionnel rapport figure / fond, qu’elle s’était efforcée de déjouer depuis toujours, sans toutefois engendrer une illusion de profondeur du champ pictural. Ces peintures s’offrent à une saisie immédiate et proposent une pure expérience de la beauté.
En partenariat média avec Paris Première et FIP
Quand
11h - 20h, tous les jours sauf mardis
Où
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