Artiste/personnalité
Henri Cartier-Bresson
Photographe, Dessinateur, Illustrateur
Henri Cartier-Bresson
Photographe, Dessinateur, Illustrateur
Nationalité française
Naissance : 1908, Chanteloup-en-Brie (Seine-et-Marne, France)
Décès : 2004, Montjustin (Alpes-de-Haute Provence, France)
© Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos
Biographie
1908-1925 : Henri Cartier-Bresson naît le 22 août 1908 à Chanteloup-en-Brie (Seine-et-Marne) dans une famille de grands industriels du textile. Il est l’aîné de cinq frères et sœurs.
Il est scolarisé au collège Fénelon puis au lycée Condorcet à Paris. Bien qu’étant un lecteur assidu, il échoue trois fois au baccalauréat. En parallèle de ses études, Cartier-Bresson fait du sport, chasse, photographie en amateur, va régulièrement au théâtre, dans des musées et assiste à des concerts.
1926-1928 : En 1926, il suit des cours particuliers auprès du peintre Jean Cottenet, et peint aussi régulièrement chez Jacques-Emile Blanche, un ami proche de Marcel Proust. Blanche le présente à de grandes figures intellectuelles parisiennes telles que Gertrude Stein.
Son ami d’enfance Henri Tracol le présente à son oncle, l’historien et critique d’art Elie Faure. Ce dernier est le neveu du géographe anarchiste Elisée Reclus, dont l’ouvrage Evolution, révolution, et l’idéal anarchique marque profondément Cartier-Bresson.
Il intègre à l’automne de cette même année pour deux ans l’académie du peintre André Lhote.
Le poète René Crevel l’introduit auprès des surréalistes. Cartier-Bresson assiste à quelques réunions du groupe dont les membres adhèrent alors au parti communiste. Dans les années 1930, nombre de ses photographies reprendront les sujets et les thématiques chères au Surréalisme.
1929 : Affecté dans l’Armée de l’air lors de son service militaire, il rencontre sur la base du Bourget l’Américain Harry Crosby, fondateur des éditions Black Sun Press avec Caresse, sa femme. Chez eux, Cartier-Bresson retrouve André Breton, Max Ernst et Salvador Dalí. Il croise éditeurs, galeristes et collectionneurs américains : Eugene Jolas, Lincoln Kirstein, Monroe Wheeler et Julien Levy, ainsi que les photographes amateurs Peter et Gretchen Powel.
1930-1931 : En octobre 1930, Cartier-Bresson s’embarque pour l’Afrique et gagne la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Togo puis le Soudan français. Il chasse, lit, collecte quelques masques africains et photographie. Fasciné par les cultures dites « primitives », sa correspondance témoigne également d’une position très critique à l’égard de la colonisation.
1932 : À son retour d’Afrique, il entreprend avec son ami d’enfance André Pieyre de Mandiargues un voyage en Europe de l’Est. Après un séjour dans le sud de la France, il achète son premier appareil Leica, puis part en Italie avec Léonor Fini et André Pieyre de Mandiargues.
Charles Peignot, fondateur de la revue Arts et métiers graphiques, publie une de ses images dans le numéro spécial Photographie (« Photo 1932 »).
1933 : Cartier-Bresson commence à fréquenter l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR).
Au printemps, la rédaction de Vu l’envoie en Espagne pour couvrir les élections. Il se rend à Alicante, Barcelone, Tolède, Madrid et au Maroc espagnol. Photographiant pour son propre plaisir, il réalise également ses premiers reportages pour la presse dans Vu, ou Luz.
Fin septembre, le galeriste new-yorkais Julien Levy lui consacre une exposition. Deux mois plus tard, c’est au tour du Club Ateneo à Madrid de présenter ses images.
1934 : Suite aux émeutes anti-gouvernementales du 6 février à Paris, il signe deux tracts antifascistes du nom d’ « Henri Cartier », aux côtés de Benjamin Péret, André Breton, Henri Tracol, Paul Éluard, René Crevel, Richard Bloch, André Lhote, Marcel Martinet, Jean Guéhenno, Henry Poulaille ou Yves Tanguy. L’adoption de ce patronyme raccourci – et ceci jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale – marque l’engagement populaire et militant du jeune photographe.
En juin, il part au Mexique où il côtoie, pendant un an, des artistes, écrivains et intellectuels communistes, la plupart proches du Parti national révolutionnaire au pouvoir, tels que Guadalupe Marín, Langston Hughes, et Manuel Álvarez Bravo.
1935 : En mars, ses photographies sont exposées aux côtés de celles d’Álvarez Bravo au Palacio de Bellas Artes de Mexico.
Cartier-Bresson rejoint New York le mois suivant à l’occasion de l’exposition « Documentary and Anti-Graphic Photographs by Cartier-Bresson, Walker Evans & Álvarez Bravo » chez Julien Levy. Il se rapproche de Nykino, une coopérative de cinéastes militants réunis autour de Paul Strand. Par leur intermédiaire et grâce à Langston Hughes, il est sensibilisé au mouvement de la Renaissance de Harlem.
En mai-juin, il participe à l’exposition « Documents de la vie sociale », organisée par l’AEAR à la Galerie de la Pléiade à Paris.
1936-1939 : Revenu en France au début de l’année 1936, Cartier-Bresson est engagé par Jean Renoir comme assistant sur La vie est à nous, film commandé par le PCF pour la campagne des élections législatives de mai 1936. Ils collaborent par la suite sur les tournages de Partie de campagne (1936) et de La Règle du jeu (1939).
Membre de la coopérative Ciné-Liberté (la section film de l’AEAR), Cartier-Bresson réalise en 1937 un premier documentaire sur la guerre d’Espagne : Victoire de la vie. Suivront deux autres films : With the Abraham Lincoln Brigade in Spain (1937) et L’Espagne vivra (1938).
Parallèlement à ces activités cinématographiques, le photographe publie régulièrement ses images dans la presse communiste (Regards, Ce Soir).
En mai 1937, il se marie avec la danseuse indonésienne Carolina Jeanne de Souza-Ijke, dite « Ratna Mohini » ou « Eli ».
1940 : Mobilisé, Cartier-Bresson rejoint l’unité « Film et photographie » de la 3e armée. Il est fait prisonnier le 23 juin 1940.
1943-1945 : Il s’évade trois ans plus tard et retrouve ses amis communistes : Henri Tracol, Georges Sadoul, Léon Moussinac et Louis Aragon. Avec l’aide de ce dernier, il rejoint un groupe de résistants communistes, futur Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés (MNPGD). Il en devient le représentant officiel au sein du Comité de libération du cinéma. Cartier-Bresson est également chargé d’organiser un Comité de libération de la photographie de presse.
En 1945, le MNPGD le charge de réaliser un film sur le rapatriement des prisonniers (Le Retour), en collaboration avec les services américains de l’Office of War Information.
1947 : En février, sa première grande rétrospective muséale ouvre au Museum of Modern Art (MoMA) de New York. Elle est initiée par Monroe Wheeler, qu’il avait rencontré chez Harry et Caresse Crosby.
Quelques mois plus tard, il fonde la coopérative Magnum Photos aux côtés de Robert Capa, George Rodger, David Seymour (Chim) et William Vandivert. Indépendants de tout employeur ou magazine, ils décident eux-mêmes, en commun, des décisions d’orientation, et restent les propriétaires de leurs négatifs.
En décembre, Cartier-Bresson et Eli arrivent en Inde, quelques mois après la Déclaration d’Indépendance et la séparation du pays en deux entités distinctes, l’Inde et le Pakistan.
1948 : Le 30 janvier 1948, il rencontre Gandhi, quelques heures avant son assassinat. Les photographies qu’il réalise lors des funérailles seront publiées par Life et feront le tour du monde.
Cette même année, Cartier-Bresson publie l’ouvrage Beautiful Jaipur aux éditions Times of India Press (Bombay).
Le 3 décembre 1948, envoyé par le magazine Life, il découvre Pékin au moment où l’Armée populaire de libération menée par Mao Zedong est sur le point de renverser le gouvernement nationaliste de Tchang Kaï-chek.
1949-1950 : Il quitte la Chine en septembre 1949, fait escale à Singapour, puis visite l’Indonésie, le désert du Balûchistân et l’Iran, avant de prendre le chemin du retour. En novembre 1950, Cartier-Bresson est revenu à Paris.
1951-1953 : Il effectue plusieurs reportages en Grande-Bretagne, en Italie et en Allemagne, entrecoupés de séjours en France.
En 1952, Images à la sauvette est publié par Tériade aux Éditions Verve, avec une couverture d’Henri Matisse. La version américaine paraît conjointement aux éditions Simon & Schuster sous le titre The Decisive Moment.
1954 : Danses à Bali paraît en 1954 chez Robert Delpire, avec un texte d’Antonin Artaud. L’éditeur publie également cette même année D’une Chine à l’autre, avec un texte de Jean-Paul Sartre.
En juillet 1954, Cartier-Bresson arrive à Moscou. Il est le premier reporter occidental à réaliser des images en URSS depuis le début de la Guerre froide. Les photographies qu’il prend alors paraissent dans Life, Der Stern, Epoca, Picture Post, ou Paris Match.
1955 : Cartier-Bresson participe à l’exposition « The Family of Man » organisée par Edward Steichen au MoMA de New York.
Le Musée des arts décoratifs de Paris, dans le Pavillon de Marsan du Louvre, lui consacre une rétrospective.
Robert Delpire publie l’ouvrage Moscou, vu par Henri Cartier-Bresson.
Avec Tériade, Cartier-Bresson publie Les Européens, la couverture est illustrée par Miró. Cet ouvrage regroupe quelques unes des images que le photographe a prises dans le cadre d’une grande enquête sur le contexte de reconstruction après la Seconde guerre mondiale.
1956 : En janvier 1956, il part en Allemagne pour trois mois. Il passe ensuite une partie de l’été en Suède pour Expressen.
1957 : De janvier à juin 1957, il voyage aux États-Unis.
1958-1962 : En 1958, Cartier-Bresson retourne en Chine pour quelques mois à l’occasion du dixième anniversaire de la République Populaire. À la fin de l’année 1959, il retourne aux États-Unis, où il reste jusqu’au printemps 1961. Il effectue ensuite plusieurs séjours en Europe.
1963-1965 : En janvier, Cartier-Bresson retourne au Mexique, trente ans après son premier séjour. Puis, envoyé par Life, il se rend à Cuba, peu de temps après la Crise des Missiles. Après de nombreux voyages aux États-Unis, en Espagne, en Suisse et en Turquie, en Hongrie, au Canada ou en Europe de l’Est, il reste plusieurs mois au Japon pendant la seconde moitié de l’année 1965.
En 1963, paraît Photographies de Henri Cartier-Bresson, aux éditions Delpire. L’année suivante, Bantam Books (New York) publie China : As Photographed by Henri Cartier-Bresson. L’ouvrage regroupe des images que le photographe a prises lors de ses deux séjours en Chine.
1966-1967 : Cartier-Bresson rencontre la photographe Martine Franck.
Entre janvier et avril 1966, il séjourne en Inde. Suivent des voyages en Angleterre, en Suisse, en Afrique du Nord, en Allemagne, aux États-Unis, et en Israël.
1968 : Constatant la profonde mutation de la société française au moment des événements de mai 1968, Cartier-Bresson entame un reportage photographique en profondeur, pendant un an, sur ses compatriotes.
Robert Delpire publie Flagrants délits. Photographies d’Henri Cartier-Bresson.
Cette même année, Man and Machine, paraît aux éditions Viking Press (New York).
John Szarkowski organise l’exposition « Cartier-Bresson:Recent Photographs », au MoMA.
1969 : La chaîne de télévision CBS News lui commande deux documentaires sur les États-Unis ( Southern Exposures et California Impressions)
1970 : Au début des années 1970, il commence à s’éloigner de Magnum Photos et à abandonner progressivement le reportage, pour se consacrer plus exclusivement au portrait et au paysage photographique, ainsi qu’à la valorisation de son œuvre par le biais de l’organisation d’expositions et de publication d’ouvrages.
En avril 1970, Cartier-Bresson épouse Martine Franck.
Les Galeries nationales du Grand Palais à Paris présentent l’exposition « Henri Cartier-Bresson : En France » et Robert Laffont publie Vive la France.
1972 : En 1972, Cartier-Bresson reprend le dessin tout en continuant son activité de photographe. En octobre, il retourne en U.R.S.S. pour quelques mois.
The Face of Asia paraît chez Viking Press (New York) en 1972 et À propos de l’URSS paraît aux Éditions du Chêne (Paris) l’année suivante.
1974 : Cartier-Bresson devient « Contributor » à Magnum Photos et y laisse la gestion commerciale de ses archives
1975 : La Carlton Gallery à New York organise sa première exposition de dessins.
1979-1980 : En 1979, l’ouvrage Henri Cartier-Bresson : Photographe est publié chez Delpire. Il accompagne l’exposition itinérante éponyme. L’année suivante, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris présente l’exposition « Henri Cartier-Bresson : 300 photographies de 1927 à 1980 ».
1981-1982 : Cartier-Bresson reçoit le Grand Prix National de la Photographie par le ministère de la culture (1981), puis le Prix de la Photographie de la Fondation Erna et Victor Hasselblad (1982).
1985 : Le Centre national de la photographie à Paris publie l’ouvrage Henri Cartier-Bresson en Inde ; cette même année paraît Henri Cartier-Bresson : Photoportraits, avec un texte d’André Pieyre de Mandiargues, aux éditions Gallimard (Paris).
1987 : Peter Galassi conçoit l’exposition « Henri Cartier-Bresson : The Early Work » au MoMA (New York), et signe le catalogue éponyme.
1995 : Les éditions Hazan (Paris) publient « Carnets Mexicains 1934-1964 », avec un texte de Carlos Fuentes.
2003 : La Bibliothèque nationale de France présente la rétrospective « De qui s’agit-il ? ».
La Fondation Henri Cartier-Bresson, reconnue d’utilité publique, ouvre ses portes à Paris.
2004 : Les éditions Buchet/Chastel (Paris) publient « Cartier-Bresson. Au crayon », dans la collection « Les Cahiers Dessinés ».
Henri Cartier-Bresson s’éteint le 3 août à Montjustin, en Provence.
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