Ils vont à l'église
1928 - 1932
Ils vont à l'église
1928 - 1932
Domaine | Dessin |
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Technique | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 13,5 x 9,7 cm |
Acquisition | Achat, 1975 |
N° d'inventaire | AM 1975-227 |
Informations détaillées
Artiste |
Kasimir Malévitch
(1879, Empire Russe - 1935, URSS) |
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Titre principal | Ils vont à l'église |
Date de création | 1928 - 1932 |
Domaine | Dessin |
Technique | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 13,5 x 9,7 cm |
Inscriptions | En caractères cyrilliques, en haut à droite : Poïdout [?] [trad. : Ils sont en route], en bas au milieu : Idout v tserkov [trad. : Ils vont à l'église]. Non signé, non daté |
Acquisition | Achat, 1975 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1975-227 |
Analyse
L’Étude de paysan (Nakov, 2002, F-279) est une œuvre emblématique de la communauté d’esprit qui, entre 1910 et 1912, existait entre les avant-gardes russes et allemandes. Dans un formidable brassage de cultures nationales et extra-européennes, l’expression dite « primitive » des arts populaires est devenue en effet le nouveau paradigme esthétique. Cette petite gouache représentant une tête de paysan, réalisée fin 1911, figurait dans le cadre de la deuxième exposition du Blaue Reiter, à la Hans Goltz Kunsthandlung, de février à avril 1912, à Munich, aux côtés d’œuvres de Larionov, de Gontcharova et des frères Bourliouk. Selon Andrei Nakov, il s’agirait de la première présentation publique d’une œuvre sur ce sujet, qui est ici lié à la thématique religieuse. Elle représenterait une étude pour le personnage central de la grande composition de Malevitch Enterrement paysan (1911-1912), montrée à l’exposition de La queue de l’âne, à Moscou au printemps 1912, et aujourd’hui disparue. La stylisation du visage aux grands yeux cernés de traits noirs, allant de pair avec la massivité du buste, rappelle autant celle des gravures populaires russes que l’art idéalisé des icônes. Le pathos expressif – celui de l’Étude de paysan – qui marque ces premières « compositions paysannes religieuses » cède pourtant rapidement le pas à une simplification géométrique de figures à base de cônes et de cylindres. Les formes tubulaires, aux volumes suggérés par une juxtaposition schématique de clairs-obscurs, du petit dessin Ils vont à l’église (Nakov, 2002, ps-68) sont vraisemblablement non seulement inspirées de Cézanne, mais aussi de Léger, dont le tableau Essai pour trois portraits est présenté à Moscou dans l’exposition du Valet de carreau début 1912. Communément daté de 1928-1929, en raison de sa similitude avec le tableau Paysan dans les champs (Nakov, 2002, ps-67), qui est exécuté entre 1928 et 1932 – et repris d’un motif établi entre 1911 et 1912 –, ce dessin serait, selon Troels Andersen, à réattribuer à la période de l’invention du motif « paysan » : la qualité du papier, la graphie du titre, dont la consonne finale est affectée d’un signe dur – règle qui fut abolie après la révolution et dont Malevitch tenait compte dans ses inscriptions – permettent, selon lui, de le situer autour de l’année 1911.
Angela Lampe
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008