Cuiller cérémonielle Dan,Yacouba (Côte-d'Ivoire)
[1900 - 1920]
Cuiller cérémonielle Dan,Yacouba (Côte-d'Ivoire)
[1900 - 1920]
Domaine | Sculpture |
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Technique | Bois, patine croûteuse sur décor incisé |
Dimensions | 56 x 14 x 11 cm |
Acquisition | Donation de Mme Susi Magnelli, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-334 |
Informations détaillées
Artiste | Anonyme (sans précision) |
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Titre principal | Cuiller cérémonielle Dan,Yacouba (Côte-d'Ivoire) |
Date de création | [1900 - 1920] |
Domaine | Sculpture |
Description | Cuiller verticale d'apparat. |
Technique | Bois, patine croûteuse sur décor incisé |
Dimensions | 56 x 14 x 11 cm |
Notes | Signe de reconnaissance de la maîtresse de cérémonie lors de grandes fêtes |
Acquisition | Donation de Mme Susi Magnelli, 1984 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1984-334 |
Analyse
Cuiller d’hospitalité, hommage au travail et à la performance de la maîtresse de maison capable d’organiser les banquets de fête, cette sculpture n’est pas un objet fonctionnel mais un emblème de statut social. Son large cuilleron évoque les quantités de nourriture, viande et riz, distribuées sans compter à ses hôtes de marque par celle qui l’a reçue en récompense, et son manche se transforme en une paire de jambes aux mollets bien galbés, dont la vigueur évoque la jeunesse et l’élégance des formes féminines. Elle emprunte ses traits à la statuaire commémorative qui célèbre la beauté et la fertilité, se couvrant souvent de scarifications identiques à celles de la femme portraiturée.
Au même titre que les plats et pots cérémoniels, ces cuillers étaient fièrement exhibées par leur propriétaire au cours des grandes célébrations, l’accompagnant jusque dans la danse. Objets de valeur et d’admiration, elles étaient alors exposées au regard de toute la communauté. Nombreuses sont les occasions – funérailles, initiation, travaux des champs, sorties de masques – pour une bonne cuisinière et une « femme active » – car tel est le nom qu’elle reçoit – de démontrer ses talents : la société dan est restée attachée à ses valeurs traditionnelles en dépit d’une assez forte christianisation et de l’influence progressive de l’islam. À l’issue des repas qui marquent la conclusion des célébrations, la cuisinière collecte auprès des chefs et des notables les salutations et les remerciements dus à son rang. Comme le souligne Jean-Paul Ameline (cat. exp., Paris, 1995, op. cit.), « l’art dan a beaucoup retenu l’attention des artistes du début du xxe siècle : Braque, Giacometti, Derain, entre autres ». La collection Magnelli comprend deux masques de course (AM 1984-324, AM 1984-333).
Hélène Joubert
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007