Tête dada
1918
Tête dada
1918
Domaine | Sculpture |
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Technique | Bois tourné et peint |
Dimensions | 34 x 20 x 20 cm |
Acquisition | Don de Marguerite Arp-Hagenbach, 1968 |
N° d'inventaire | AM 1692 S |
Informations détaillées
Artiste |
Sophie Taeuber-Arp (Sophie-Henriette Taeuber, dite)
(1889, Suisse - 1943, Suisse) |
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Titre principal | Tête dada |
Date de création | 1918 |
Domaine | Sculpture |
Technique | Bois tourné et peint |
Dimensions | 34 x 20 x 20 cm |
Tirage | n° 9 |
Inscriptions | D.N. : [sous le socle] 1918 / 9 |
Acquisition | Don de Marguerite Arp-Hagenbach, 1968 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1692 S |
Analyse
Cette Tête dada polychrome (cat. rais. n o 1918/9), qui appartenait à Jean Arp, est probablement la première d'une série de têtes dada en bois tourné, que Taeuber réalise en 1918-1920 à Zurich. Elle s'y est installée en 1914, à l'issue de longues études d'arts décoratifs (broderie, tissage et menuiserie), d'abord à Saint-Gall, puis à Munich à partir de 1910 (dans l'Atelier pour les Arts libres et appliqués, fondé en 1901-1902 par Obrist et von Debschitz, tous deux marqués par le Jugendstil et l'école de Vienne), enfin à Hambourg en 1912-1913. C'est à Zurich, à l'automne de 1915, qu'elle rencontre Jean Arp qui l'introduit, l'année suivante, dans le groupe dada du Cabaret Voltaire. Remettant en cause la hiérarchie traditionnelle entre les arts appliqués et les beaux-arts, le couple commence à réaliser, outre des tapisseries, des «sculptures-récipients» en bois tourné, comme la Coupe dada de 1916 (Strasbourg, MAMC). Cette dernière annonce la forme sphérique montée sur une tige de la Tête de 1918. Son schématisme géométrique la rapproche des marionnettes à base de cônes, de sphères et de cylindres, que Taeuber confectionne la même année pour la pièce Le Roi cerf , une adaptation d'un conte de Carlo Gozzi (le satiriste vénitien du XVIII e siècle) et une allégorie moderne des débats psychanalytiques. Cette dernière commande vaut un grand succès à Sophie Taeuber. La Tête , dont la décoration est proche des œuvres de Klimt et des Wiener Werkstatten (Taeuber travaille dans une de leur filiale zurichoise en 1917), est plus abstraite. Les versions suivantes sont, en revanche, plus proches des marionnettes avec leur nez saillant, et s'apparentent à des portraits humoristiques. L'une d'elles représente Jean Arp en 1918 ( Tête dada. Portrait de Jean Arp , dépôt à la Kunsthaus Zurich) ; elle est suivie d'un autoportrait aux pendeloques (1920, New York, MoMA). L'existence de deux autres têtes - Tête à l'antenne , reproduite dans la revue Zeltweg (1919) et dans Merz , n o 6, et Tête à la branche de perles - n'est attestée que par des photographies.
Angela Lampe
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007