K = Trio
1932
K = Trio
1932
Domaine | Dessin |
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Technique | Mine graphite et gouache sur papier Schoellers |
Dimensions | 45,7 x 44 cm |
Acquisition | Legs de Nina Kandinsky, 1981 |
N° d'inventaire | AM 81-65-887 |
Informations détaillées
Artiste |
Josef Albers
(1888, Allemagne - 1976, États-Unis) |
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Titre principal | K = Trio |
Date de création | 1932 |
Domaine | Dessin |
Technique | Mine graphite et gouache sur papier Schoellers |
Dimensions | 45,7 x 44 cm |
Inscriptions | S.D.B.DR., T.B.G. : Albers 32 // K = Trio |
Acquisition | Legs de Nina Kandinsky, 1981 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 81-65-887 |
Analyse
Comme la gouache Fabrik de 1926 (MNAM), K = Trio est une étude préparatoire pour un tableau sur verre (conservé à la Josef and Anni Albers Foundation, Bethany, Connecticut), réalisé alors qu’Albers dirige depuis 1923 l’atelier de peinture sur verre au Bauhaus. Ses dessins sont alors intimement liés à l’élaboration de ses vitraux : les effets de transparence et d’opacité qui caractérisent ses compositions graphiques se rapprochent des préoccupations sur la lumière de László Moholy-Nagy, qui conduit alors l’atelier du métal. Jouant des contrastes et de différentes valeurs de noir déclinées en aplats successifs, Albers a recours ici au motif des rayures, déjà utilisé en 1928 dans Glove Stretchers III (MNAM). Comme l’indique le titre, la lettre K, qui se répète trois fois, crée une impression de profondeur et d’écho ; elle évoque directement les inventions typographiques développées au Bauhaus et constitue, sans doute, un hommage amical à son maître, Kandinsky, à qui l’œuvre sera offerte.
La précision et la concentration du dispositif plastique témoignent de la tendance constructive qu’incarne Albers au sein du Bauhaus. Tout en intégrant les contraintes de la technique du verre sablé (nombre limité de couleurs, formes simples, contours nets), l’artiste fait preuve d’une connaissance approfondie de la théorie de la forme et des effets optiques. Son sens de la concision lui permet de se concentrer sur les qualités rythmiques de la composition. La répétition diagonale de la lettre K reprend ainsi le modèle musical de l’accord, sur le principe de la correspondance des arts, exposé dans ses cours ( L’Interaction des couleurs , 1963). Proche des exercices proposés aux élèves, K = Trio présente l’étude du développement spatial d’une forme qui semble soumise à un mouvement de translation, de bas en haut, et de rotation. Y est également manifeste la recherche menée par Albers sur l’instabilité de la forme et l’ambiguïté de la surface, dont l’effet peut être simultanément optique et illusionniste : le caractère statique de la peinture est remis en question pour surprendre l’œil et encourager une lecture dynamique. Quand il affirme les possibilités nouvelles offertes par « une asymétrie plus dynamique », Albers retrouve le principe de la dissonance prôné dès les années 1910 par Kandinsky.
Ariane Coulondre
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008