Fabrik (Usine)
1926
Fabrik
(Usine)
1926
Domaine | Dessin |
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Technique | Gouache et mine graphite sur papier |
Dimensions | 50 x 37,7 cm |
Acquisition | Don de Société Kandinsky, 2002 |
N° d'inventaire | AM 2002-90 |
Informations détaillées
Artiste |
Josef Albers
(1888, Allemagne - 1976, États-Unis) |
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Titre principal | Fabrik (Usine) |
Date de création | 1926 |
Domaine | Dessin |
Technique | Gouache et mine graphite sur papier |
Dimensions | 50 x 37,7 cm |
Inscriptions | Dédicacé, daté et signé en bas à droite : Für Kandinsky / zum 4.12.26 / Albers |
Acquisition | Don de Société Kandinsky, 2002 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2002-90 |
Analyse
Cette gouache sur papier dédicacée à Kandinsky fait partie d’un ensemble d’œuvres offertes au doyen du Bauhaus par ses collègues pour son soixantième anniversaire. Le cadeau de Josef Albers au maître russe, avec qui il noue une amitié durable, est caractéristique de ses dessins de l’époque. Après avoir repris ses études dans l’école dirigée par Gropius, Albers devient lui-même professeur au Bauhaus (1923-1933), où il dirige notamment un atelier de peinture sur verre. C’est dans ce but de transposition qu’il réalise ses études graphiques. Fabrik répond aux contraintes propres à la technique du tableau en verre sablé : « Les possibilités de la couleur et de la forme sont très limitées. Mais l’intensité inhabituelle de la couleur, la pureté du blanc, la profondeur du noir, la nécessaire précision autant que la planéité des éléments dessinés offrent un effet matériel et formel particulier. » ( Albers , 1956, Yale University Art Gallery). Au Bauhaus, les qualités dont fait preuve Albers dans ses dessins – simplicité, équilibre, absence de détail superflu, orthogonalité, oscillation entre planéité et tridimension – s’expriment sur un mode abstrait. Un quadrillage tracé au crayon sert de trame à la composition géométrisée, proche du motif du damier cher à ses collègues Kandinsky et Klee. L’influence claire de De Stijl oriente également ses recherches vers un art très construit, au fini industriel. Comme dans d’autres œuvres de la même époque ( Gratte-ciel , Pergola …), le motif fait écho aux formes de l’architecture internationale développées par Gropius à Dessau. La rigueur du tracé et le rythme coloré des carrés et des rectangles noirs et blancs définissent un paysage industriel à la fois solide et dynamique. Le principe d’économie (« minimum de faits, maximum d’effets ») et le travail sur la perception mis en œuvre dans ce divertissement optique montrent toute l’influence des recherches d’Albers sur l’art des années 1960, tant auprès des artistes minimalistes américains que de l’art cinétique français.
Ariane Coulondre
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008