Les tisserands
1936
Les tisserands
1936
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 106 x 161,5 cm |
Acquisition | Dation, 1993 |
N° d'inventaire | AM 1993-32 |
Informations détaillées
Artiste |
Maria Helena Vieira da Silva
(1908, Portugal - 1992, France) |
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Titre principal | Les tisserands |
Date de création | 1936 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 106 x 161,5 cm |
Inscriptions | S.D.B.DR. : Vieira da Silva 36 |
Acquisition | Dation, 1993 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1993-32 |
Analyse
Figure originale de l’école de Paris, Maria Elena Vieira da Silva a construit son œuvre abstraite à partir d’une vision personnelle de l’espace perspectif. Ayant quitté Lisbonne pour Paris, où elle s’établit dès 1928, elle étudie la peinture auprès de Friesz et de Léger, suit les cours de Bissière à l’académie Ranson, les cours de gravure de Stanley William Hayter à l’atelier 17, et forme son regard au contact de la peinture siennoise, des œuvres de Bonnard ou de Klee. Après sa première exposition à la galerie Jeanne Bucher à Paris, en 1933, elle approfondit ses recherches sur la structuration formelle de l’espace. À l’instar de Les Lignes (1936, AM 1993-31), de Composition ou encore de l’ Atelier , qu’elle réalise la même année, Les Tisserands (cat. rais. n o 547), dont le Musée possède aussi la version de 1948 ( Les Tisserands II , AM 1993-37), manifeste son intérêt pour les « ossatures spatiales » (Diane Daval-Béran), les distorsions formelles, et constitue une étape fondamentale de son cheminement vers l’abstraction. Ici, Vieira da Silva défie la grille moderniste à travers la création d’un réseau de lignes entrecroisées, qui définissent un espace fragile et vacillant, caractéristique des œuvres à venir. Les deux silhouettes des tisserands, à peine perceptibles, se diluent dans la tonalité pâle de l’ensemble et les effets de transparence de la couleur. L’image du métier à tisser, point de départ de cette œuvre, s’efface au profit de sa relation au temps et à la création : comme le remarque Michel Ragon, « la peinture de Vieira da Silva est patiente, comme une tapisserie de Pénélope. Elle travaille en effet lentement, amoureusement, paraissant sortir des signes, qui deviendront image, d’une rêverie intérieure qui ne décèle que peu » (M. Ragon, Vingt-cinq ans d’art vivant. Chronique vécue de l’art contemporain, de l’abstraction au pop art, 1944-1969 , Paris, Éd. Casterman, 1969).
Dorothée Deyriès-Henry
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007