Concetto spaziale, Attese (T.104) (Concept spatial, Attentes)
1958
Concetto spaziale, Attese (T.104)
(Concept spatial, Attentes)
1958
" Mes entailles sont par-dessus tout une expression philosophique, un acte de foi dans l'infini, une affirmation de spiritualité. " (Fontana)
Les premières entailles apparaissent dans les peintures de Lucio Fontana vers 1957 au milieu de diverses déchirures et perforations. En 1958, il isole son geste par une fente verticale sur une surface monochrome, ici peinte en rose. Sous-titrés Attese [Attente], ces tableaux à entailles, qui deviennent alors emblématiques de son œuvre, manifestent à la fois le geste radical de l'artiste, réduit à l'essentiel, et une ouverture vers l'infini.
Domaine | Peinture |
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Technique | Peinture vinylique sur toile, incisions |
Dimensions | 125 x 100,5 cm |
Acquisition | Don de Mme Teresita Fontana, 1979 |
N° d'inventaire | AM 1979-30 |
Informations détaillées
Artiste |
Lucio Fontana
(1899, Argentine - 1968, Italie) |
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Titre principal | Concetto spaziale, Attese (T.104) (Concept spatial, Attentes) |
Date de création | 1958 |
Domaine | Peinture |
Technique | Peinture vinylique sur toile, incisions |
Dimensions | 125 x 100,5 cm |
Inscriptions | S.D.T.R. : l. fontana / attese / anno 1958 |
Acquisition | Don de Mme Teresita Fontana, 1979 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1979-30 |
Analyse
Les très célèbres tableaux à entailles (tagli) de Fontana, sous-titrés par l'artiste Attese (c'est-à-dire «Attentes»), exposés pour la première fois à Milan en 1958, puis à Paris (galerie Stadler) et à la Biennale de São Paulo en 1959, sont devenus emblématiques de l'ensemble de l'œuvre de l'artiste. Les premières entailles apparaissent d'abord, vers 1957, au milieu de multiples perforations et déchirures dans des peintures à l'encre sur toile (inchiestri) et dans des peintures sur papier (carte). À partir de 1958, elles occupent seules la toile et caractérisent la rupture de Fontana avec la gestualité «informelle» de la période des buchi . Délaissant les gestes qu'on imagine nombreux et compulsifs des tableaux à perforations, Fontana adopte un geste net, purifié, réduit à l'essentiel, matérialisant de la manière la plus simple l'idée principale de son œuvre : la quête de l'infini par les moyens de l'art. «Mes entailles, dit l'artiste (dans une interview accordée à la revue Vanità , en 1962), sont par-dessus tout une expression philosophique, un acte de foi dans l'infini, une affirmation de spiritualité. Quand je m'assois devant l'un de mes tagli , [...] je me sens un homme libéré de l'esclavage de la matière, un homme qui appartient à la grandeur du présent et du futur.» Il faut donc donner au terme Attesa [Attente] un sens double pour désigner à la fois la concentration maximale de l'artiste dans la préparation de son geste, et la contemplation par lui-même de la surface monochrome fendue, comme image de l'infini.
Dans le cas du Concetto Spaziale, Attese (T.104) , l'extrême économie de moyens, jointe à un extraordinaire raffinement de réalisation, contribue, au-delà de l'évidente connotation érotique de l'œuvre, suggérée par la couleur rose, à faire percevoir avec la plus grande évidence ce que le critique Guido Ballo appellera «la paradoxale présence de l'absence».
Jean-Paul Ameline,
Johan Popelard
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007