R 61-1
1961
R 61-1
1961
Les reliefs de Schoonhoven sont fondés sur la soustraction et la disparition de tout signe de différenciation.
Cofondateur du groupe expérimental néerlandais Nul, associé au groupe international Zéro, Jan Schoonhoven concentre ses recherches dans les années 1960 sur une abstraction sérielle, recourant au monochrome et au motif de la grille. Il est l'un des tout premiers à explorer cette répétition d'un motif orthogonal, dont la monochromie - ou plutôt l'absence de couleurs - est tempérée par une facture artisanale, rendant sa surface particulièrement sensible à l'impact de la lumière.
Domaine | Dessin |
---|---|
Technique | Peinture acrylique sur papier et carton-pâte |
Dimensions | 63 x 43 cm |
Acquisition | Achat, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-398 |
Informations détaillées
Artiste |
Jan J. Schoonhoven
(1914, Pays-Bas - 1994, Pays-Bas) |
---|---|
Titre principal | R 61-1 |
Titre attribué | Reliefs à petits carrés |
Date de création | 1961 |
Domaine | Dessin |
Technique | Peinture acrylique sur papier et carton-pâte |
Dimensions | 63 x 43 cm |
Inscriptions | S.D.T.R.H.DR. : J.J.Schoonhoven /1961 / 63 x 43 cm / " Small quadrangles" |
Acquisition | Achat, 1984 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1984-398 |
Analyse
Ce relief est l’un des tout premiers où l’artiste adopte une structure répétitive basée sur un système orthogonal. Il représente en quelque sorte l’archétype à partir duquel va se développer un travail fondé sur la monochromie et l’impact de la lumière sur une surface en relief. Mais le principe d’une composition sérielle, sans zone visuellement privilégiée, est déjà entièrement posé ici. Le contraste important entre la fragilité des matériaux employés d’aspect artisanal, et la rigueur des structures formelles apparaît avec cette œuvre et devient une constante chez l’artiste. Fortement similaire au Premier relief sériel (1960, Francfort, coll. E. et W. Hund), genèse de ce qui sera l’identité artistique de Schoonhoven – une construction géométrique de carrés en creux recouverts de peinture acrylique blanche –, R 61-1 s’organise sur le même schéma mais l’exécution en est plus efficace, froide et nette. La technique ancestrale du papier mâché crée des aspérités régulières sur l’ensemble de la toile mais souligne d’un relief inégal les bords des alvéoles, et l’épaisse couche de peinture blanche densifie nettement la grille. Comme le souligne Serge Lemoine (cat. exp., Grenoble, 1988, op. cit. ), le travail de Schoonhoven est fondé sur la soustraction et la disparition de tout signe de différenciation : « Le relief est l’absence de surface, le blanc l’absence de couleur, la répétition uniforme l’absence de composition, le module l’absence de motif et le papier mâché l’absence de facture ». Le titre du relief, qui dépend de l’année de réalisation et de numérotation de l’œuvre, renforce l’idée de rejet de toute valeur identitaire pour suggérer celle du développement répétitif du concept initial.
Paul-Arnaud Parsy
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Jan Schoonhoven, Rétrospective : Paris, Institut Néerlandais, Musée de Grenoble, 1988 (cat. n° 3, cit. p. 57, reprod. p.18)
Collection Art Moderne :[Catalogue de] La collection du Centre Pompidou/Musée national d''art moderne. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2006 (sous la dir. de Brigitte Leal) (cit. et reprod. coul. p. 558) . N° isbn 978-2-84426-317-9
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky