Site avec 2 personnages (Psycho-site E 290)
1981
Site avec 2 personnages (Psycho-site E 290)
1981
Domaine | Peinture |
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Technique | Acrylique sur papier marouflé sur toile |
Dimensions | 50,5 x 68 cm |
Acquisition | Dation, 1986 |
N° d'inventaire | AM 1986-317 |
Informations détaillées
Artiste |
Jean Dubuffet
(1901, France - 1985, France) | |
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Titre principal | Site avec 2 personnages (Psycho-site E 290) | |
Titre de la série | Psycho-sites | |
Date de création | 1981 | |
Domaine | Peinture | |
Technique | Acrylique sur papier marouflé sur toile | |
Dimensions | 50,5 x 68 cm | |
Inscriptions | MO.D.B.DR. : [en rouge] J.D.81 | |
Acquisition | Dation, 1986 | |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne | |
N° d'inventaire | AM 1986-317 | |
En dépôt | Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole (Saint-Etienne) depuis le 17-01-1994 |
Analyse
Toujours taraudé, à près de quatre-vingts ans, par la question de la figuration, à laquelle, insatiable, il a pourtant apporté tant de solutions plastiques – et conceptuelles – à travers le développement de nouvelles séries, Dubuffet entreprend, à la suite de deux ensembles, les Sites aux figurines et les Partitions , encore ancrés dans les Théâtres de mémoire , des peintures à l’acrylique sur papier qu’il dénommera a posteriori « Psycho-sites ». L’ambition est ici de radicaliser la démarche entreprise autour de la notion de lieux habités de figures pour aborder des « idées de sites » et des « idées de personnages ». De telles expressions visent à désigner l’absence de spécificité des lieux évoqués et l’indétermination des figures (une ou plusieurs) qui y apparaissent. L’incertitude, « l’équivoque », est renforcée par des aberrations d’échelle et de points de vue sur la scène représentée, ainsi que par le recours à la délimitation de zones cellulaires où viennent généralement s’inscrire les personnages, de façon à mettre en question la vision que nous avons des choses, vision soumise à un phénomène de « traduction » nous contraignant souvent dans la reconnaissance et la formulation de ce qui est déjà nommé. Aussi, dans les Psycho-sites , Dubuffet va-t-il s’atteler, avec une nouvelle manière, à saper les fondements de nos certitudes visuelles. Les tracés cursifs, d’exécution rapide, procèdent de cette méthode de dissolution des repères dans un espace purement mental, de même que l’usage des couleurs « crues et triviales [qui] font grande place à l’arbitraire, marquées à tout moment d’outrancière impropriété ».
Si les personnages des Psycho-sites conservent encore cette double fonction d’habiter le lieu et de suggérer notre propre regard sur le lieu, avec la série Mires ils deviennent sans objet et disparaissent totalement de la surface du tableau. L’entreprise de l’artiste s’énonce ici avec plus de rigueur vis-à-vis des notions d’indéterminé et d’aléatoire : « On serait fondé à parler d’abstraction si ce terme n’était habituellement réservé à l’art qui s’interdit de figurer quoi que ce soit, au lieu que ces peintures veulent, à l’opposé, figurer les spectacles qui se présentent à nos yeux mais dans une forme très généralisée, au point que s’y voient indifférenciés le grand et le petit, les corps et les vides et toutes anecdotiques spécificités, pour finalement évoquer indifféremment tout spectacle, toute prise quelconque dans le spectacle continu que le monde nous offre. » Les Mires déclinent, dans une gamme de couleurs réduite essentiellement au bleu, au noir et au rouge, leurs tracés erratiques sur fond jaune ( Kowloon ) ou sur fond blanc ( Boléro ). Réalisées pour la plupart sur des feuilles de 67 x 100 cm, elles atteignent parfois des formats plus grands issus de ce module de base : ainsi, Le Cours des choses est composé de trente-deux de ces feuilles. Son processus d’exécution témoigne de la maîtrise de Dubuffet dans la conduite de ce qu’il tient pour l’accomplissement d’une démarche tant conceptuelle que picturale. C’est en effet feuille à feuille que l’artiste progressera dans la réalisation de cette Mire monumentale, conçue en esprit, et dont l’ensemble sera ensuite marouflé sur toile pour être présenté dans le pavillon français de la Biennale de Venise en 1984.
Sophie Duplaix
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Événements
Bibliographie
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