Au cycliste
1939
Au cycliste
1939
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 132 x 180,5 cm |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1968 |
N° d'inventaire | AM 1976-977 |
Informations détaillées
Artiste |
Jean Hélion
(1904, France - 1987, France) |
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Titre principal | Au cycliste |
Date de création | 1939 |
Lieu de réalisation | Peint en Virginie (Etats-Unis) |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 132 x 180,5 cm |
Inscriptions | S.D.T.R.H.DR. : Sur la toile : "HELION/VA 39/"... au cycliste" |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1968 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1976-977 |
Analyse
Dans son compte rendu de l’exposition des tableaux récents de Jean Hélion, exposés à la galerie des Cahiers d’art en février-mars 1936, Raymond Queneau témoigne du principe d’évolution quasi biologique qui anime ses œuvres : « De surprise en surprise, mais avec certitude ; et dans ses derniers tableaux, nous voyons ses “personnages” ouvrir les yeux – ces yeux que notre aveuglement nous empêchait jusqu’alors de discerner, comme on ne soupçonne pas d’un petit oiseau dénudé de quel merveilleux plumage, grandi, il se revêtira » (« Jean Hélion aux Cahiers d’art », La Nouvelle Revue française , n o 271, avril 1936, p. 627). Depuis le milieu des années 1930, Hélion a, sans équivoque, nommé « Figures » ses compositions abstraites dotées d’« organes » anthropomorphes de plus en plus prononcés. C’est en 1937 qu’il annonce à son collectionneur Pierre-Georges Bruguière qu’il vient de réaliser ses premières études d’après nature : « […] J’ai commencé (cela strictement entre nous je vous en prie) des dessins de compréhension d’après ma femme […]. Tout cela encore à tâtons, sans me presser, pour donner du corps à mes pensées, et sans aucune idée de séparation d’avec ce que je peins quotidiennement » (Lettre à Pierre-Georges Bruguière, Rockbridge Baths, Virginie, 9 octobre 1937). Le 15 avril 1939, Hélion met la dernière touche à la Figure tombée qui marque symboliquement son dépassement de l’abstraction. En mai, il commence à travailler à sa première toile figurative, Au cycliste : « J’ai peint un homme sur un vélo, et cet homme est allé aux choses, aux fleurs, aux paysages, vers les femmes » (Propos recueillis par Maïten Bouisset, « C’est l’heure d’aller voir Hélion », Le Matin, 22 juin 1984, p. 34).
Par sa stylisation radicale, l’autre figure masculine du tableau semble s’extraire des formes abstraites qui la contraignaient jusque-là. À la figure féminine, Hélion associe une plante, ce végétal dont le modèle, dès le milieu des années 1930, avait réinscrit ses œuvres dans un processus de croissance biologique.
Didier Ottinger
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007