Croix [noire]
1915
Croix [noire]
1915
La croix est selon Malévitch l'émanation d'un carré et « la représentation du mouvement jailli de l'intérieur ».
Cette Croix est présentée en décembre 1915 dans l'exposition « 0.10. Dernière exposition futuriste de tableau » à Saint-Pétersbourg. Également intitulée Deux plans suprématistes en rapport orthogonal, elle résulte de la découpe des deux parties d'un carré. La radicalité de cette forme noire peinte sur un fond uniformément blanc est tempérée par la légère distorsion de ses contours. Avec ses compositions réduites à des formes essentielles, Kasimir Malévitch manifeste la nécessité de transformer tout autant l'art que la société.
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 80 x 80 cm |
Acquisition | Don de la Scaler Foundation, 1980 |
N° d'inventaire | AM 1980-1 |
Informations détaillées
Artiste |
Kasimir Malévitch
(1879, Empire Russe - 1935, URSS) |
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Titre principal | Croix [noire] |
Autre titre | Deux plans suprématistes en rapport orthogonal, dit Croix noire |
Date de création | 1915 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 80 x 80 cm |
Acquisition | Don de la Scaler Foundation, 1980 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1980-1 |
Analyse
Il ne fait aucun doute que ce tableau, intitulé Croix [ noire ] (cat. rais. S-206), mais dont le titre exact serait, selon Andréi Nakov, Deux plans suprématistes en rapport orthogonal , figurait dans la toute première présentation d’œuvres suprématistes, intitulée « 0.10. Dernière exposition futuriste de tableaux », organisée par Ivan Puni (Pougny) sous la direction de Malevitch à la galerie Dobytchina à Petrograd, en décembre 1915. Un accident au milieu du bord supérieur et quelques irrégularités particulières du contour permettent de l’identifier sur les photographies prises lors de cette célèbre exposition qui comptait, parmi les 154 œuvres, 40 peintures de Malevitch. Le premier Carré noir y est également accroché, à l’instar d’une icône, dans l’un des coins supérieurs de la pièce. C’est précisément du carré, forme première, que dérivent les éléments suprématistes fondamentaux tels le cercle (par rotation) et la croix, issue de la division du carré en deux rectangles dont l’un pivote sur l’autre à 90 degrés. Les importantes distorsions, que comporte cette première Croix [ noire ] par rapport à un strict système orthogonal, témoignent d’une tension motrice, comme si la superposition des deux plans n’était pas encore achevée. Cette impression dynamique s’estompe progressivement dans les versions ultérieures de la Croix. L’ Ensemble avec un carré et un cercle , réalisé probablement par un élève pour la Biennale de Venise en 1924, et conservé au Musée d’État russe de Saint-Pétersbourg, est plus rigide et exact. Le dessin figurant dans le livre Le Monde sans objet de 1927 (Éd. du Bauhaus) montre bien la superposition de deux barres distinctes. Disparue pendant 60 ans, la Croix [ noire ], qui a vraisemblablement appartenu au peintre et compositeur Mikhaïl Matiouchine, réapparaît en 1975. Après une importante restauration, le tableau entre, en 1980, dans les collections grâce au don commun de la Scaler Foundation et de la Beaubourg Foundation.
Angela Lampe
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007