Projection et rencontre
TypoFilm #5
Poétiques du sous-titrage
18 mai 2022
L'événement est terminé
Le numérique n’a pas inventé la pratique de la lecture et de l’écriture à l’écran. Les nouvelles technologies ont élargi et appliqué de manière totalisante, parfois inconsciente, des procédés et des pratiques qui trouvent leurs origines dans les stratégies typographiques et dans l’image en mouvement.
Conçu comme une enquête suscitée par la proximité des objets, le projet « TypoFilm » associe des historiennes et historiens du design graphique, des spécialistes du film d’artiste et de la vidéo, des artistes et des graphistes, dans la tentative de restituer une généalogie de la typographie à l’écran et de ses enjeux expérimentaux.
À l’âge de la production et de la circulation massive de vidéos en ligne, Internet pullule de tutoriels, manuels, études et précis consacrés à la composition de « bons sous-titres ». Les sous-titres s’impriment sur nos écrans en assurant leur rôle de traduction ou de transcription utilitaire, afin de permettre aux films de circuler dans le monde globalisé au-delà des frontières linguistiques, et de garantir l’accessibilité aux contenus audiovisuels pour les personnes sourdes ou malentendantes. Bien évidemment un bon sous-titre doit être concis et compréhensible. Il faut choisir une police lisible et neutre, le positionner correctement au bas de l’écran, respecter la temporalité de lecture moyenne de trois secondes et la prosodie de la parole qu’il est sensé restituer à l’écrit. À l’instar d’une « bonne traduction », un « bon sous-titre » est celui que l’on ne remarque pas.
Et pourtant, bien que le sous-titrage soit un texte utilitaire, la généralisation de son interface a permis l’émergence de nouvelles formes d’écriture et de traduction, où le texte questionne les images et les sons, ainsi que le regard qu’on leur adresse et l’oreille qu’on leur prête. Cette séance est dédiée aux expérimentations artistiques qui ont saisi le potentiel du sous-titrage comme outil esthétique, pour en faire une surface de création.
Programme :
Carolyn Lazard, A Recipe for Disaster, 2018, vidéo HD, couleur, sonore, 29 min (courtesy Carolyn Lazard et Maxwell Graham / Essex Street, New York)
Maurice Lemaître, Six films infinitésimaux et supertemporels, 1966-1975, 16 mm, couleur, sonore, 9 min 11 s
Peter Rose, Secondary Currents, 1982, 16 mm, noir et blanc, sonore, 16 min
Tracey Moffatt, Nice Colored Girls, 1987, Betacam SP (sur fichier num.), couleur, sonore, 16 min
Pierre Huyghe, Blanche-Neige Lucie, 1997, Super 16 mm > 35 mm (sur fichier num.), 16 mm, couleur, sonore, 4 min (FNAC 970948 Centre national des arts plastiques)
Jochen Gerz, Propos contenus à l’aube, 1989, Betacam, couleur, sonore, 14 min 19 s
Remerciements : Eli Coplan (Maxwell Graham/Essex Street, New York), Pascale Cassagnau, Caroline Bauer, Laetitia Dalet (Centre national des arts plastiques)
Le projet « TypoFilm » a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence nationale de la recherche (ANR) au titre du programme d’Investissements d’avenir portant la référence ANR-17-EURE-0008.
Séance présentée par Gabriele Stera (poète et doctorant à l’université Paris 8)
Quand
19h - 21h
Où
Partenaires