Cinéma / Vidéo
Les Rebelles du dieu néon
16 déc. 2022
L'événement est terminé
Kang-Sheng passe son temps à déambuler dans les rues de Taipei à pied ou à mobylette.
Un jour, alors qu'il circule exceptionnellement dans le taxi de son père, il remarque un jeune homme à moto. Ce dernier, agacé par les coups de klaxon du père, casse le rétroviseur de la voiture. Kang-Sheng le retrouve quelque temps plus tard et le suit.
« Entre branlette et gri-gri, autisme et transe, soûlerie et solitude, Tsai accompagne sans le juger son héros biface. Son pas à pas poétique est un work in progress authentique, dont on perçoit mal la dynamique au départ parce qu’elle s’invente elle-même, précisément, au fur et à mesure. Son film fait l’effet d’une plongée en direct dans la confusion d’un cerveau ado : impossible, à la lumière d’une scène, de prévoir la suivante et cette imprévisibilité agit comme un serment de cinéma. Pas un procédé, plutôt une procession. Sensible, sensuelle… et magnifique. »
Olivier Séguret, Libération, mars 1998
Tsai Ming-Liang, Les Rebelles du dieu néon. Taïwan, 1992, 90 min, DCP, coul., vostf
Avec Lee Kang-Sheng, Chen Chao-Jung, Jen Chang-Bin
Précédé de :
Tsai Ming-Liang, Le pont n’est plus là (Taïwan, 2002, 23 min, DCP, coul., vostf)
Avec Lee Kang-Sheng, Chen Shiang-Chyi, Lu Yi-Ching
Shiang-Chyi erre devant la gare de Taipei. Soudain une femme qui traîne une valise traverse la grande avenue. Un policier les arrête et leur demande leurs papiers. Shiang-Chyi lui obéit. Mais la femme refuse en arguant qu’elle a l’habitude de traverser la passerelle ! La passerelle a disparu…
« Comme si, à travers ce nouveau tournant dans la vie de ses personnages (son Antoine Doinel va faire du porno), Tsai annonçait son propre avenir : peut-être vidéographique et pornographique, DV et sexuel (il dit être intrigué par la vidéo) un peu comme Kiarostami, à la fin du Goût de la cerise, annonçait les bouleversements futurs de son œuvre. Si le dernier plan invoque un dépassement terrestre (un ciel bleu parsemé de nuages), Tsai affirme que le sexe sera plus radical dans son prochain film. »
Jean-Sébastien Chauvin, les Cahiers du cinéma, n° 573, novembre 2002
Quand
20h - 22h
Où
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