Conférence |
Projection et rencontre
Zigzaguer / Poésie & Cinéma
22 - 24 nov. 2023
L'événement est terminé
Zigzaguer / poésie & cinéma, réunit poètes et artistes, chercheurs en cinéma et en poésie. autour de rencontres, de conférences, de projections, de lectures et de performances.
L’enjeu de ces manifestations est d’explorer collectivement, sur la crête des pratiques poétiques et cinématographiques modernes et contemporaines, ce qui les rapproche et les rend étrangères à elles-mêmes. Après avoir exploré du 13 au 15 novembre les liens historiques des poètes modernistes américains au cinéma et le dialogue entre la critique de cinéma et la poésie, les événements présentés au Centre Pompidou, qui réunissent le service de la Parole, le service des collections Film et le service Cinéma, s’ouvrent à d’autres dimensions.
En premier lieu, c’est la part spectrale du cinéma résonnant dans les pratiques poétiques qui sera abordée lors des conférences de la journée du 22 novembre : persistant à l’état de traces mnésiques aux provenances incertaines, le cinéma se retrouve dans l’écriture poétique comme une incarnation différée, des mots revenus d’entre les morts. Comment retravailler le fil lyrique de visions et de voix prises dans le tissu de films anciens (Muriel Pic), interroger les fantômes de personnages au sein d’une fiction fabulatoire et hypnotique (Sandra Moussempès), se laisser entraîner par la puissance d’une danse magique, la Tarentule (Suzanne Doppelt). Comment le poète américain Kevin Killian évoque ses proches morts du Sida réincarné dans le noir cinéma de Dario Argento (Vincent Broqua) ou comment une figure de poétesse, Ingeborg Bachmann, hante les abords d’un film qui n’était pas sur elle (Sally Bonn).
Comment, enfin, les corps, leurs traces, peuvent imprégner les lieux jusqu’à leur épuisement. Une carte blanche à Valérie Mréjen confrontera, à partir d’un film accompagné d’une lecture, la fixité d’un lieu à la mobilité des corps et des images.
Lors de la soirée de projections commentées par Gaëlle Théval le 23 novembre, nous entendrons comment les mots performés, les voix montées et entrelacées de la poésie sonore des années 1950 à 1970 se confrontent, techniquement et poétiquement, aux images animées. Au programme : montage onirique, jeux typographiques, incarnation de la parole et déambulations syncopées – autant de manières de projeter la parole sur une scène cinématographique.
Enfin, c’est le rapport entre la pratique poétique et le quotidien qui sera abordé lors de deux projections de films du 24 novembre, réalisés par Jim Jarmusch et Laura Citarella et Mercedes Halfon, introduites, suivies de discussions et de lecture de poèmes. Le cinéma vient ici pour observer les rapports du et de la poète à son environnement et à ses proches : ses trouvailles au cœur de sa vie vécue, ses perceptions fines et évanescentes du réel, le combustible de l’amitié et de l’amour dans sa pratique poétique, qui transforment le réel en fiction et documentent l’autobiographie.
Une programmation inédite, en collaboration avec l’université Picardie Jules-Verne
Quand
Où
Françoise Janicot, Bernard Heidsieck, Portrait minute à Apollinaire, 1968
© Adagp, Paris, © Adagp, Paris
Crédit photographique : Service de la documentation photographique du MNAM - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP