Exposition / Musée
L'Art de l'ingénieur
Constructeur, entrepreneur, inventeur
25 juin - 29 sept. 1997
L'événement est terminé
Le Centre Georges Pompidou, dont la conception a été le fruit d’une collaboration très étroite entre ingénieurs et architectes, consacre, vingt ans après son ouverture au public, une grande rétrospective aux réalisations majeures des ingénieurs constructeurs depuis le milieu du XIXe siècle.
Cette grande exposition investira l’ensemble des espaces du rez-de-chaussée : Forum haut et bas, Galeries nord et sud, soit environ 4000m2. Dès l’entrée dans le Forum, le visiteur se trouvera confronté puis immergé dans le monde des ingénieurs grâce à la présence d’objets spectaculaires comme un dôme géodésique de Buckminster Fuller, la voûte du Pavillon de l’Aluminium de Jean Prouvé ou encore une structure tendue de Frei Otto.
A l’opposé de la tradition et des pouvoirs de la « proportion » chère aux architectes, l’art de l’ingénieur, fondé sur l’expérimentation et le calcul, le raisonnement analytique, s’est rendu maître de l’audace et de la nouveauté. Cette dimension héroïque implique l’idée de performance - éphémère car toujours dépassée par les nouveaux acquis - but ultime au sein d’une vision positive et progressiste. Le monde des objets semble alors pouvoir être produit et jugé selon les critères d’une « beauté technologique » ne laissant plus de place à l’historicisme ou au goût. L’exposition rend compte des œuvres fabriquées selon cette hypothèse qui nous accompagne depuis la révolution industrielle. Elle prend comme guide la mise en œuvre des matériaux, la fabrication de l’ouvrage, l’avancement du chantier qui sont pour l’ingénieur plus essentiels que l’œuvre faite. A la présentation de l’ouvrage terminé, l’exposition substitue le temps de l’œuvre en train de se faire.
Les ingénieurs furent tout d’abord les concepteurs de structures et de grands ouvrages d’art installés dans un site. La compréhension du fonctionnement des structures soumises aux efforts du vent, des charges, de la gravité fut constitutive de leur science. Cette exposition est également une typologie des structures. Les innovations dans les structures, depuis les années cinquante, sont devenues moins spectaculaires. [... Désormais] la recherche semble s'être déplacée de la structure constructive vers les technologies liées à la construction.
Les grandes mutations industrielles, la diffusion des matériaux et les inventions techniques rythment l’exposition :
Le fer : au XIXe siècle, le développement de la production des métaux ferreux et des chemins de fer introduisent la construction des ponts et gares à grande échelle. Mariée avec la production moderne du verre industriel, l’époque permettait une transparence : halles d’exposition, pavillons, dômes, tours paraboliques, gratte-ciel, serres… (Galerie nord).
La diffusion du béton armé et l’invention de la précontrainte, le développement des coques. Le béton armé s’invente à travers des brevets (brevet Monier 1867, brevet Hennebique 1892, Ransome 1884, etc.) qui sont le moyen juridique favorisant sa promotion. La précontrainte (1936) qui révolutionne la connaissance du matériau sera mise en œuvre par Eugène Freyssinet. Les coques en voile mince, à partir des années 20 et 30, introduisent une nouvelle esthétique. (Galerie sud)
Les structures légères : la recherche de la légèreté et une meilleure maîtrise du calcul conduisent au développement des nappes tridimensionnelles. Les membranes tendues ou gonflables, sont permises par l’existence de tissus acceptant des tensions importantes. (Forum)
Les recherches contemporaines sont liées à l’apparition de nouveaux matériaux, à la généralisation de la simulation informatique, au développement des structures hybrides et des techniques de second œuvre. Si la grande portée et la grande hauteur sont toujours d’actualité, la préservation de l’environnement, la consommation d’énergie et le confort sont désormais des thèmes de travail de l’ingénieur. (Forum bas)
L’ingénieur-bâtisseur travaille sur des objets qui ont des dimensions imposant le sentiment de changement d’échelle. Les ponts, les barrages, les plateformes offshore dépassent notre échelle. Plus encore que pour une autre exposition d’architecture, les édifices ne peuvent y entrer. Les grandes images en mouvement du sol au plafond sur les murs périphériques redonnent cette grande dimension de l’art de l’ingénieur.
L’art de l’ingénieur se caractérise aussi par son investissement dans la fabrication même des ouvrages et tout d’abord du chantier et de ses procédures. Les projets sont présentés le plus souvent possible aussi à travers des photographies représentant la progression du chantier.
Parmi les ingénieurs-constructeurs qui ont bâti le XIXe et le XXe siècles dont les oeuvres sont présentées dans cette exposition : Gustave Eiffel, Isambard Kingdom Brunel, Thomas Telford, William Le Baron Jenney, John Roebling, François Hennebique, Albert Caquot, Othmar Amman, Eugène Freyssinet, Robert Le Ricolais, Robert Maillart, Pier Luigi Nervi, Edoardo Torroja, Felix Candela, Richard Buckminster Fuller, Jean Prouvé, Frei Otto, Mamoru Kawaguchi, Yoshikatsu Tsuboi, Ted Happold, Fritz Leonhardt, Leslie Earl Robertson, Ove Arup, Franz Dischinger, Ulrich Finsterwalder, Norman Foster, Peter Rice, Jörg Schlaich, Ricardo Morandi, Vladimir Sukov, Nicolas Esquillan, Jean Muller, Stéphane du Château…
D'après le dossier de presse
Un colloque international sur le thème de l’art de l’ingénieur, organisé par les Revues parlées, aura lieu au Centre Georges Pompidou les 25 et 26 septembre 1997.
Quand
tous les jours sauf mardis