Xavier Le Roy

Avec Le Sacre du printemps, le chorégraphe Xavier Le Roy poursuit une recherche, amorcée dans Mouvements für Lachenmann, sur la distinction entre le son et le geste. Il met en place un dispositif en forme de jeu de miroir, de numéro d'illusionniste troublant autant que virtuose, qui invite chaque spectateur à faire l'expérience intérieure de la mobilité, du dynamisme du son et de la musicalité du geste.

Xavier le Roy conception et interprétation

Igor Stravinsky musique

Peter Boehm design sonore

Orchestre Philharmonique de Berlin dirigé par Sir Simon Rattle enregistrement

Berno Odo Polzer, Bojana Cvejic collaboration

Observant Sir Simon Rattle à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Berlin lors d'une répétition du Sacre du Printemps en 2003, Xavier Le Roy, intéressé par les mouvements du chef d'orchestre, décide de travailler sur ce grand classique de Stravinsky. Sans aucune formation musicale, il s'aventure dans une délicate démarche qui consiste à étudier la prestation d'un chef d'orchestre, vue comme une chorégraphie en soi. Les intentions et les mouvements censés inciter les musiciens à exécuter leurs gestes semblent à la fois produire la musique et être produits par elle. La relation entre causes et fonction est ainsi au coeur de l'attention et du questionnement.

Quand joue-t-on et quand est-on joué par la motilité de cette musique ? Quel est le précédé et le précédant : le son, le mouvement, l'intention de bouger, les motricités du jeu? Dans l'écoute, il y a autant de corps que de rôles et de perspectives : les musiciens, le chef d'orchestre, les spectateurs. Si entendre fait partie d'une expérience incarnée, n'est-ce pas inévitablement une expérience viscérale du mouvement et du son ?