Exposition / Musée
Xavier Le Roy
Temporary Title, 2015
15 - 18 sept. 2016
L'événement est terminé
Avertissement : Les interprètes sont nus pendant toute la durée de l’exposition
Temporary Title, 2015 est une exposition conçue avec dix-huit interprètes se relayant pour former et déformer des groupes ou assemblées et composer un paysage en perpétuelle transformation. Nus, les interprètes oscillent entre des présences aux apparences sculpturales, animales, végétales, mécaniques... Ils s’approchent parfois des spectateurs pour engager des conversations. Dans cette situation, les visiteurs entrent et sortent à leur gré. Cette exposition interroge les distinctions entre sujet et objet, humain et inhumain, et permet l’expérience du processus et de ses transformations silencieuses.
Conception : Xavier Le Roy
Collaboration artistique : Scarlet Yu
Avec : Alexandre Achour, Jorge Alencar, Salka Ardal Rosengren, Saša Asentić, Christian Bourigault, Sherwood Chen, Christine De Smedt, Ben Evans, Luís Miguel Félix, Zeina Hanna, Alice Heyward, Becky Hilton, Hélène Iratchet, Xavier Le Roy, Neto Machado, Sabine Macher, João dos Santos Martins, Amaara Raheem, Jan Ritsema, Scarlet Yu
Production : Le Kwatt
Coproduction : Kaldor Public Art Projects (Sydney) ; Carriageworks (Sydney) ; Centre Pompidou (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation : Centre Pompidou (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de l’Adami, du Dancehouse Australia International Fund et de la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication
Remerciements à la Biennale de Venise – Biennale College Danza 2015
Exposition présentée pour la première fois du 19 au 22 novembre 2015 à Carriageworks / Kaldor Public Art Projects (Sydney)
Quand
14h - 20h
Où
Entretien avec l'artiste et chorégraphe Xavier Le Roy
Xavier Le Roy défie depuis vingt ans les limites du champ chorégraphique. Biologiste moléculaire avant de se consacrer à la danse, il procède en chercheur. Ses pièces explorent la notion de processus, les relations entre spectateurs et interprètes, objets et sujets. Expérimentant dans des espaces autres que la scène, il développe des chorégraphies pour les lieux et temps d’expositions. « Temporary Title, 2015 » invite les visiteurs dans un paysage humain en perpétuelle transformation.
Serge Laurent - Quelle parenté entre le travail du chorégraphe et du plasticien ?
Xavier Le Roy - Tous deux cherchent à faire de l’art. […] Les liens peuvent être multiples. Il faudrait parler d’exemples précis et prendre en compte que certains « artistes chorégraphes » font aussi des travaux qui peuvent être des œuvres plastiques et certains « artistes plasticiens » conçoivent des œuvres comme des chorégraphies.
SL - Le corps est une matière à sculpter ?
XLR - Je préfère ne pas considérer le corps ainsi. J’aime penser qu’une personne peut « performer » une sculpture plutôt que son corps soit utilisé comme matière. L’idée de sculpter avec des êtres humains dont les actions participent à faire, à devenir une sculpture, doit inclure le temps et l’espace. Le corps serait donc un des éléments, une des substances de la matière, ensemble avec le temps, l’espace, les relations et dialogues qui sont indissociablement mis en formes, autrement dit, sculptés lorsque nous travaillions avec des actions d’êtres humains exécutées en présence du public. Ceci se rapproche peut-être de ce que l’on comprend par chorégraphier : mise en scène d’une situation artificielle impliquant des actions d’êtres humains organisant le temps, l’espace et leurs interactions.
SL - Avec « Temporary Title, 2015 », quel type de rapport voulez-vous engager avec le public ?
XLR - Les artistes interprètent des actions qui forment et déforment des assemblées pour composer le paysage en perpétuelle transformation. Les visiteurs peuvent contempler ce paysage comme l’objet ou le sujet de leur regard. En même temps, ils sont à l’extérieur et à l’intérieur de la situation qu’ils regardent. Afin de mettre au travail ces distances ou écarts, les interprètes s’approchent d’un ou plusieurs visiteurs, se présentent et leur posent une question. Dans ces moments le rapport entre le public et le travail transforme le regard, le mode d’échange, mais aussi la nudité. S’il y a quelque chose d’intime dans cette situation cela ne provient pas d’une mise à nu de certaines parties du corps, mais plutôt de l’engagement dans un partage subtil, silencieux et quotidien pour faire l’expérience de l’altérité.
Serge Laurent
Source :
in Code Couleur, n°26, septembre-décembre 2016, pp. 12-13