Cinéma / Vidéo
Dans la ville de Sylvia
23 déc. 2012
L'événement est terminé
Essai autonome plus qu'esquisse préparatoire à "Dans la ville de Sylvia", "Quelques photos…" est un carnet de photographies fixes et réanimées par fondus et surimpressions, une quête à la recherche d'une femme connue vingt-deux ans plus tôt. "Dans la ville de Sylvia": un jeune homme, étranger à la ville, poursuit le souvenir d'une femme à travers les rues, les cafés et les bars de Strasbourg.
Quelques photos dans la ville de Sylvia
Unas fotos en la ciudad de Sylvia
de José Luis Guerin
Espagne, 2007, vidéo, 67’, nb, silencieux avec intertitres stf, inédit
Essai autonome plus qu’esquisse préparatoire à Dans la ville de Sylvia,
Quelques photos… est un carnet de photographies fixes et réanimées par fondus
et surimpressions, une quête à la recherche d’une femme connue vingt-deux ans
plus tôt.
« Avec ce nouvel équipement très peu cher, presque sans frais, en ne prenant
pas pour modèle D.W. Griffith ou Louis Feuillade, ni même Louis Lumière, mais
plutôt les pionniers Etienne Marey et Edward Muybridge, Guerin a redécouvert la
véritable essence du cinéma, son secret oublié, invisible, considéré comme
allant de soi : qu’il ne s’agit pas en réalité d’images en mouvement, mais
seulement de plans fixes, d’une succession de photographies dont le défilement
crée une illusion de mouvement. Entre chaque image, il y a au moins une
minuscule ellipse, presque imperceptible, un vide noir entre chaque cadre. […]
C’est pourquoi je considère comme une sorte de “ justesse poétique ”, le fait
que Guerin, réinventant le cinéma avec les moyens du numérique, soit retourné à
ses tout débuts, sans sons d’aucune sorte, sans même de la musique ou des
bruits, sans la couleur, et qu’il ait employé les éléments nus, minimaux, ceux
qui étaient disponibles lorsque le cinéma n’était pas encore du divertissement,
pas même un spectacle, mais presque un instrument scientifique pour montrer ce
qu’on ne peut voir à l’oeil nu, pour l’enregistrer et en garder une trace, pour
prendre des notes, pour faire des commentaires. Mais Unas fotos… n’est pas
simplement un remake des premiers pas du cinéma avant Lumière : je ne me
souviens pas d’un seul film muet qui utilise les intertitres comme une sorte de
monologue intérieur, une sorte d’équivalent silencieux, écrit, du commentaire
en voix off, comme Guerin le fait.» Miguel Marías, « Quelque chose de vraiment
nouveau. À propos de Quelques photos dans la ville de Sylvia », Images
documentaires n° 73/74, juin 2012
Sélectionné au Festival de Vancouver et à Gijón, en compétition officielle.
Première diffusion le samedi 8 décembre, 15h, cinéma 2, en présence de José
Luis Guerin
Dans la ville de Sylvia
En la ciudad de Sylvia
de José Luis Guerin
Espagne-France, 2007, 35mm, 84’, coul., vof
avec Pilar López de Ayala, Xavier Lafitte, Laurence Cordier, Tanja Czichy,
Charlotte Dupont, Eric Dietrich
Un jeune homme, étranger à la ville, poursuit le souvenir d’une femme à travers
les rues, les cafés et les bars de Strasbourg. « La plus belle partie du film,
la plus excitante, est cette filature hitchcockienne pleine de suspense, de
faux-semblants et de rebondissements. Elle rappelle des séquences célèbres de
Vertigo et de son clone postmoderne Body Double, en faisant ressortir la
dimension sensuelle et animale de la traque amoureuse d’une femme par un homme.
La plus-value de Dans la ville de Sylvia réside dans ce filmage à fleur de
peaux et de visages qui, au-delà du cadre urbain omniprésent et structurant,
fait éclater la beauté des êtres caressés par la caméra. On se demande comment
Guerin arrive à magnifier aussi systématiquement la gent féminine (mais aussi
masculine). Est-ce dû à l’emploi de longues focales, à la souplesse des
mouvements de caméra, à la couleur ? On ne se l’explique pas, c’est médusant.
Voir la scène du bar de nuit, où les clients se mettent à se trémousser sur
l’air de “ Heart of Glass ” de Blondie, pendant qu’un groupe de jeunes
gothiques, cheveux et maquillage noirs, restent parfaitement immobiles, telles
des panthères. Parfait analyste de la chose urbaine, Guerin révèle la grâce
animale des humains. Il ne faudrait pas passer à côté de ce film, dont le
minimalisme narratif a pour corollaire une insondable splendeur. » Vincent
Ostria, « Dans la ville de Sylvia », Les Inrockuptibles, 10 septembre 2008.
Sélectionné dans plus de trente festivals dont la Mostra de Venise, en
compétition officielle.
Première diffusion le samedi 8 décembre, 17h, cinéma 2, en présence de José
Luis Guerin
Quand
À partir de 17h