Festival / Soirée
Un Nouveau festival 2015 / La beauté du jeu
15 avril - 20 juil. 2015
L'événement est terminé
Si, de tout temps, l'art a représenté des jeux, c’est à Paris, à la fin du 19ème siècle, que l’art et le jeu lient leur destin de façon plus spécifique. La mort de Dieu et le développement d’un sentiment de contingence entraînent la promotion de l’idée de hasard, et la lutte contre l’académisme emprunte souvent des formes ludiques (les Arts incohérents). Ainsi l’art va-t-il tendre à se penser sous les catégories du jeu.
Le jeu permet, en effet, la remise en cause de certaines valeurs traditionnelles de l’art et l'affirmation de nouvelles règles de création. Si le ludisme met à distance l’esprit de sérieux, le modèle du jeu de hasard s’impose aux avant-gardes (chez Dada et les surréalistes) comme un nouveau moyen de production des œuvres. Bien vite, le jeu n’est plus seulement une méthode de création, mais l’œuvre elle-même (Fluxus). Il devient l’archétype de la forme participative. Le jeu a aussi fourni un répertoire de formes aux artistes. Si les corps en mouvement des sportifs séduisent les futuristes, c’est toute une abstraction géométrique qui va trouver dans les plateaux de jeu des sources d’inspiration. La période contemporaine montre une situation analogue avec l’utilisation par de nombreux artistes des formes produites par les jeux vidéo. La relation privilégiée entre l’art et le jeu s’explique aussi parce que celui-ci a pu cristalliser les rêves d’émancipation sociale qu’ont toujours entretenus les avant-gardes. Il ne faut pas oublier que c’est en 1938, dans un moment particulièrement dramatique, que le grand historien Johan Huizinga a, dans son ouvrage Homo ludens, souligné la valeur civilisationnelle du jeu.
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis