Samuel Beckett

Samuel Beckett a conçu la mise en scène de La Dernière Bande pour Pierre Chabert au Théâtre d'Orsay de Jean-Louis Barrault en 1975. Dans la même soirée, Madeleine Renaud y jouait une autre pièce de Beckett, Pas moi.

Désormais mythique, cette Dernière Bande a été tournée à travers le monde et continue à l'être.

"J'aime le Krapp de Chabert" a écrit Beckett. « Une pièce intime, secrète, autobiographique et lyrique, celle où Samuel Beckett se livre le plus directement à travers un personnage qui, par certains côtés, lui ressemble comme un frère. [...] La Dernière Bande nous parle du temps, de la mémoire, et fait plus inhabituel chez Beckett, de l'amour. » PC

Beckett s'empare d'une technique qui vient d'être inventée, le magnétophone, et construit sa pièce grâce à ce nouvel instrument. Le personnage, Krapp, s'enregistre, à chacun de ses anniversaires pour fixer les évènements principaux de l'année écoulée. Aujourd'hui, le jour de ses soixante neuf ans, il écoute sa voix enregistrée trente ans auparavant. C'est l'occasion d'une plongée dans la mémoire, au moment où il vient d'avoir la vision de son destin d'écrivain de la nuit. Krapp choisit de se consacrer totalement à son oeuvre et dit "adieu à l'amour", adieu à la femme qu'il aime lors d'une promenade paradisiaque en barque sur un lac. Dans un clair-obscur à la Rembrandt, un personnage haut en couleurs et en contrastes, face à toute la lumière et à l'obscurité, de l'extase et du ravissement au sarcasme et au rejet.