Spectacle / Concert
John Cale
02 nov. 2011
L'événement est terminé
Influencé par des compositeurs tels que John Cage, Tony Conrad ou La Monte Young, fondateur avec Lou Reed du mythique Velvet Underground au milieu des années 60, John Cale s'oriente dès le début de sa carrière vers l'avant-garde et développe au fil de ses projets d'étranges alliances : chansons pop-rock et disques avant-gardistes, musique punk et musique contemporaine. Musicien solo mais aussi producteur (il produit notamment le premier album de Patti Smith en 1976), il compose nombre de bandes originales de film dans les années 90 et revient au rock à partir des années 2000. A l'occasion de la sortie d'un EP durant l'été et d'un nouvel album à l'automne 2011, le Centre Pompidou invite cette légende du rock sur le plateau de la grande salle.
Depuis le milieu des années 1960, à chaque fois que le rock et l'avant-garde sont entrés en collision, John Cale n'était pas loin de l'accident. Souvent, c'était lui qui conduisait. Ce fils d'un mineur gallois et d'une institutrice férue de piano aurait pu suivre une voie rectiligne de concertiste, si la découverte d'un ouvrage intitulé Silence, de son presque homonyme John Cage, n'avait agi comme un appel vers l'inconnu. Quelques mois plus tard, lassé du corsetage doctrinaire de la musique européenne, il s'envole pour les États-Unis, embarqué aux côtés de Cage dans une création, Vexations, d'Erik Satie. Dès lors, John Cale fréquente les milieux new-yorkais de l'art expérimental, souvent en résonance avec la contre-culture, intégrant notamment le Dream Theatre, formation musicale hypnotique de La Monte Young et Tony Conrad. Plus déterminante encore est sa rencontre avec Lou Reeden 1965, donnant naissance au Velvet Underground, bientôt monté en épingle par Andy Warholsur l'album à la banane légendaire. Un disque très « underground » à sa sortie en 1967 mais qui influencera des générations entières de musiciens, fascinés par les frottements entre la poésie rêche et urbaine de Reed et les stridences vénéneuses du violon de Cale. Après deux autres disques tout aussi essentiels, où il occupe trop d'espace au goût du jaloux Reed, il est débarqué et entame un parcours solo ponctué de nombreux chefs-d'œuvre : le baroque et opulent Paris 1919 (1973), le ténébreux Helen of Troy (1975) ou le minimaliste et conceptuel Music for a new society (1982). En parallèle, John Cale partage sa science minutieuse et son goût pour les embrasements sonores en produisant certains artistes parmi les plus importants du rock des années 1970, notamment les Stooges d'Iggy Pop, The Modern Lovers ou encore Patti Smith, qu'il aide à chevaucher un Horses majestueux aux portes de la grande parade du punk new-yorkais. Bipolaire et insaisissable, John Cale est tout autant un grand orfèvre dans la veine de son héros Brian Wilson (des Beach Boys) qu'un artificier bruitiste, ce qui fait de lui un parrain respecté autant par les groupes pop que par les chercheurs de sons solitaires. Après une prestation magnétique salle Pleyel l'an dernier, où il joua notamment Paris 1919 dans son intégralité, on ignore à quoi ressemblera ce nouveau concert, d'autant qu'un album devrait voir le jour au même moment. Une chose est certaine, un concert de John Cale possède toujours son lot d'improvisation, de flirt avec l'inconnu, et aussi ses moments d'intense beauté. L'actualité de John Cale en 2011, ce sont également deux nouvelles musiques de film, autre corde à son arc que prisent notamment beaucoup d'auteurs français, ici Philippe Garrel et Patricia Mazuy. Au printemps est également sortie, pour la première fois traduite en français, son autobiographie illustrée, What's Welsh For Zen ?, qui éclaire un peu mieux cette fabuleuse trajectoire.
Quand
À partir de 20h30