Cinéma / Vidéo
Cinéastes voyageuses des années 20-60
19 janv. - 13 févr. 2005
L'événement est terminé
Au commencement des années Vingt, une coïncidence se produit entre le mouvement d'émancipation des femmes et le développement du cinéma amateur et des caméras légères, développement qui allait aboutir, à la fin des années Trente, à l'apparition du format 16 mm. Des cinéastes voyageuses - touristes, exploratrices ou ethnographes -, se mettent à parcourir le monde, seules ou avec une équipe, mais émancipées de la tutelle masculine : dans le courant des années Trente, Isobel Hutchison filme la flore et la faune du Groënland, Ella Maillart et Annemarie Schwarzenbach traversent avec une caméra l'Iran et l'Afghanistan, Ria Hackin à son tour, à la fin des années Trente, filme en couleur les sites de fouilles archéologiques et les paysages afghans, Katherine Dunham puis Maya Deren enregistrent des images des rituels vaudou en Haïti, Titaÿna filme la disparition des indiens d'Amazonie puis voyage en Chine avec une caméra cachée; dans les années Quarante, Laura Boulton filme les Inuit et les esquimaux ; au commencement des années Cinquante, Margaret Mead filme les rituels balinais.
Aux images conquérantes et prédatrices des travelogues réalisés dans le sillage des expéditions coloniales et des safaris, ces images en mouvement collectées par les cinéastes voyageuses tout autour de la planète opposent un regard contemplatif, où les phénomènes se déploient dans le cadre librement et sans forçage, où l'objectif de la caméra, libéré de ses métaphores agressives, cesse de fonctionner comme une arme pour devenir l'instrument d'une ouverture au monde.
Programmation / intervenant(s) :
Mnam/Cci - Philippe-Alain Michaud
Conseillère ethnomusicologue : Madeleine Leclair.
Au commencement des années Vingt, une coïncidence se produit entre le mouvement
d’émancipation des femmes et le développement du cinéma amateur et des caméras
légères, développement qui allait aboutir, à la fin des années Trente, à
l’apparition du format 16 mm. Des cinéastes voyageuses - touristes,
exploratrices ou ethnographes -, se mettent à parcourir le monde, seules ou
avec une équipe, mais émancipées de la tutelle masculine : dans le courant des
années Trente, Isobel Hutchison filme la flore et la faune du Groënland, Ella
Maillart et Annemarie Schwarzenbach traversent avec une caméra l’Iran et
l’Afghanistan, Ria Hackin à son tour, à la fin des années Trente, filme en
couleur les sites de fouilles archéologiques et les paysages afghans, Katherine
Dunham puis Maya Deren enregistrent des images des rituels vaudou en Haïti,
Titaÿna filme la disparition des indiens d’Amazonie puis voyage en Chine avec
une caméra cachée; dans les années Quarante, Laura Boulton filme les Inuit et
les esquimaux ; au commencement des années Cinquante, Margaret Mead filme les
rituels balinais.
Aux images conquérantes et prédatrices des travelogues réalisés dans le sillage
des expéditions coloniales et des safaris, ces images en mouvement collectées
par les cinéastes voyageuses tout autour de la planète opposent un regard
contemplatif, où les phénomènes se déploient dans le cadre librement et sans
forçage, où l’objectif de la caméra, libéré de ses métaphores agressives, cesse
de fonctionner comme une arme pour devenir l’instrument d’une ouverture au
monde.
Quand
tous les jours sauf mardis