"La Peau d'un autre", Jack Webb, 1955

Les bas-fonds de Kansas City à l'époque de la Prohibition, des "speak-easy" et des Blue Devils. Le cornettiste blanc Pete Kelly a hérité du génie du jazz le jour où il gagna aux dés une trompette qui accompagnait les Negro-spirituals. Mais sa petite formation, The Big 7, tombe sous la coupe d'un gangster, qui abat le batteur récalcitrant et impose sa maîtresse comme chanteuse. Usée par l'alcool et les mauvais traitements, celle-ci sombrera dans la folie. Jack Webb, l'inspecteur cassant et dur à cuire de Dragnet, surprit tout le monde en interprétant un antihéros dépressif, dont le principal mérite est de survivre.

Sa réalisation n'est pas moins inattendue puisqu'elle distille, sous forme de chronique, une sorte de blues cinématographique, à base de poisse, de violence et de fatalisme. Son emploi de la couleur et du cinémascope, aussi judicieux que sophistiqué, a retenu l'attention de Scorsese, et peut-être influencé New York, New York où se croiseront de nouveau le film musical et le film noir.