Zoltan Kemeny

Le Centre Pompidou présente un ensemble d'oeuvres du sculpteur d'origine hongroise Zoltan Kemeny, fruit des donations de Madeleine Kemeny au Musée national d'art moderne.

Zoltan Kemeny obtint le Grand Prix de Sculpture à la Biennale de Venise de 1964, celle qui couronna également Robert Rauschenberg ; puis il mourut l'année suivante. Une telle consécration, brutalement anéantie, laissait inaboutie une oeuvre singulière, encore peu présente alors dans le monde des musées.

Seule la ténacité de sa veuve, Madeleine, aida ensuite à sa diffusion. Ses peintures-reliefs des années 1950, aux matériaux composites, apparemment proches de l'art brut et que Dubuffet remarqua, procèdent en réalité d'une inspiration extrêmement savante où se mêlent des souvenirs de l'art populaire de sa Hongrie natale et des glanes visuelles et intellectuelles prélevées et réinterprétées dans l'iconographie que lui offraient les bibliothèques et les musées de Zurich où il avait trouvé refuge après 1942.

Le recours à des matériaux métalliques l'incite, au début des années 1960, à imaginer des tableaux-reliefs, peintures en métal, abstractions soudées et millimétriquement maîtrisées dont la brillante orfèvrerie sortira enfin Kemeny de la confidentialité, et lui permettra de renoncer à son gagne-pain de dessinateur de mode.

A l'exposition des oeuvres des donations de Madeleine Kemeny au Mnam (11 peintures-reliefs, 2 sculptures, 6 reliefs en métal et 88 projets sur calque) est associé un corpus documentaire qui évoque la création et la diffusion des oeuvres de Zoltan Kemeny, des témoignages de sa vie et sa face cachée de directeur artistique du magazine Annabelle.