Cinéma / Vidéo
L'Horizon russe - Portraits non-conformistes : Olga Sviblova
21 janv. 2017
L'événement est terminé
En écho à l’exposition Kollektsia ! Art contemporain en URSS et en Russie. 1960 - 2000 (présentée au 4e étage jusqu’au 2 avril 2017), le Centre Pompidou propose avec le soutien de la Fondation Vladimir Potanin un panorama historique et contemporain de la création cinématographique et vidéo russe. Du film culte ASSA (1987) réalisé par Sergueï Soloviov, au cinéma documentaire d’Olga Sviblova reliant les prémices d’une génération d’artistes « non-conformistes » des années 1950 aux premières années de la libéralisation, en passant par l’art vidéo des années 1990 et 2000, cette programmation est également l’occasion de découvrir à travers des projections commentées la radicalité de l’actionnisme russe et du nécroréalisme de Leningrad.
Olga Sviblova & Iossif Pasternak, Le Carré noir, 1988, vidéo, coul, son, 56 min. (vostfr)
Présenté à la Semaine de la Critique à Cannes, le film Le Carré noir d’Olga Sviblova et Iossif Pasternak traverse trente années de l’histoire de l’art non-officiel en URSS : de la période du dégel sous Khrouchtchev en 1957 jusqu’à 1987, en passant par l’« exposition Bulldozer » de 1974 qui constitue la première tentative, immédiatement dispersée par les autorités, de présenter l’art non-officiel dans l’espace public. Racontée « au présent », cette histoire dessine sa trajectoire au fil de conversations avec les figures majeures de l’art contemporain russe (Erik Bulatov, Ilya Kabakov, Anatoli Zverev, Vladimir Yakovlev, Vladimir Nemukhin) auxquelles les réalisateurs ont décidé d’opposer des reportages officiels de l’époque s’attaquant violemment aux artistes « non-conformistes ». Évocation du Carré noir de Kazimir Malevitch (1915) - œuvre clé de l’avant-garde russe bannie sous Staline et redécouverte à la fin des années 1950 – ce film symbolise cette « période noire », au cours de laquelle toute expression artistique qui ne rentrait pas dans le cadre officiel, était oppressée et condamnée à la clandestinité.
Olga Sviblova, À la recherche d’une fin heureuse, 1991, video, coul, son, 53 min. (vostfr)
Réalisé au moment d’une tentative de coup d’état des généraux prosoviétiques contre Mikhaïl Gorbatchev, À la recherche d’une fin heureuse (1991) d’Olga Sviblova témoigne du ressentiment formulé par les artistes contemporains russes à l’égards des bouleversements politiques et esthétiques précipités par la chute de l’URSS. Marquées par un mouvement de libéralisation sans précédent, les années de la Perestroïka (de 1985 à 1991) verront émerger de la clandestinité une scène artistique « non officielle » longtemps condamnée par les autorités. De ces six années charnières, la réalisatrice Olga Sviblova dresse un panorama exhaustif où s’entremêlent aux nombreuses interviews de personnalités (Ilya Kabakov, Ivan Chuikov, Dmitri Prigov, le groupe Mukhomor, pour en nommer quelques-unes) une somme d’archives inédites documentant certains des événements et des lieux majeurs qui auront vu éclore ce renouveau artistique.
Olga Sviblova est commissaire d’exposition, auteure et réalisatrice de films documentaires. Elle dirige le Multimedia Art Museum à Moscou (MAMM) dont elle fut la fondatrice en 1996. Depuis le début des années 1990, Olga Sviblova a signé le commissariat de nombreuses expositions en Russie et à l’internationale. En 2007 et 2009, elle supervise le Pavillon de Russie à la 52ème et 53ème Biennale de Venise. Récemment, elle a été co-commissaire de la Monumenta 2014 – « Ilya et Emilia Kabakov. L’Etrange cité » – présentée au Grand Palais à Paris ; et a œuvré activement à l’élaboration de « Kollektsia ! Art contemporain en URSS et en Russie. 1960 - 2000 » présentée actuellement au Centre Pompidou
Programme conçu en partenariat avec le Multimedia Art Museum de Moscou.
Quand
16h - 17h30
Où
Partenaires