Cinéma / Vidéo
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20 mai 2017
L'événement est terminé
Barbet Schroeder, More, Luxembourg, France, Allemagne, 1969, DCP (format original : 35 mm), 115’, coul., vostf
En quête d’aventures et de lui-même, Stefan, un étudiant allemand, en route vers le soleil, fait de l’auto-stop jusqu’à Paris. Il rencontre une jeune Américaine oisive, Estelle, qui l’initie à la drogue. Les amoureux, à la recherche de sensations fortes, se rejoignent à Ibiza, île emblématique du mouvement hippie, pour y vivre leur passion dangereuse. À la fois captifs d’un amour désespéré, de la drogue et de l’ancien ami d’Estelle, leur seule issue est tragique.
Sélectionné à la Semaine de la critique au Festival de Cannes en 1969, puis à Cannes Classics lors de sa restauration en 2015.
« […] Un grand film allemand (à la Murnau) qui ne parle pas tant de la drogue que d’une certaine façon de la rencontrer – fatalement – lorsqu’on vient de Lübeck et qu’on va vers le soleil. Il se peut que Stefan ait – tel Hypérion – le sentiment de quitter l’Allemagne grise et grasse de Kiesinger pour une nouvelle Grèce heureuse. Il est probable qu’il se voie comme le dernier des romantiques allemands, oscillant tel Ulrich entre les mathématiques et “l’autre État, porteur et victime de tous ces rêves unitaires, ces rêves qui ont fait et défait l’Allemagne. Disons que Stefan a lu (au moins) Hölderlin, Novalis, Nietzsche et Musil. Et c’est cette affabulation culturelle qui lui fera prendre sa vie pour un destin, ses malheurs pour une malédiction. C’est parce qu’il la subit sans jamais la remettre en question qu’à aucun moment il ne lui échappe. Son voyage vers le Sud est un faux voyage, une illusion. Il retrouve dans l’Espagne de Franco et sous les traits du docteur Wolf ce qu’il a fui. Comme par hasard, le docteur Wolf, qui fut (qui est) nazi fait le trafic de drogues. On suppose que lui aussi à lu Nietzsche, aussi mal qu’Hitler sans doute, mais cela (et les touristes), c’est aussi, c’est toujours l’Allemagne. More est le récit d’un règlement de comptes. On reste entre soi. » Serge Daney, Cahiers du cinéma, n° 217, novembre 1969.
Quand
20h - 22h